La légende du Fort Vraäs

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Mickey
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La légende du Fort Vraäs

16 oct. 2016, 12:14

"Pendant des siècles, une partie du commerce terrestre à destination du royaume nain de Throal passait par ce qui deviendrait le Bois Maudit, et les soldats du Fort Vraäs étaient les principaux gardiens de la région.
Quelques décennies après les Guerres de l’Orichalque, alors qu’un peu partout les kaers se construisaient toujours plus vite et plus nombreux, un jeune homme plein d’ambition  nommé Améry Vraäs ne croyait pas aux propos apocalyptiques des thérans. Epaulé de son fidèle shaman, un troll nommé Canines-tordues, il avait vu l’avenir et comprenait que tout cela n’était qu’un piège pour enfermer les habitants sous terre pendant que les thérans prendraient totalement place sur Barsaive. Mais bien peu croyaient ses visions.
Aussi, avec quelques fidèles hommes, il entreprit de s’emparer du Fort et de résister à l’envahisseur. Après une bataille terrible qui lui coûta la moitié de ses hommes les plus valeureux, Vraäs réussi à s’imposer comme le nouvel homme fort de la région. Grâce aux nouvelles taxes, il put recruter bien des mercenaires, et bientôt les familles de ceux-ci s’établirent au pied du Fort, cultivant les champs et déboisant la forêt.
Mais déjà la rumeur d’un opposant prosélyte parvint aux oreilles de l’Empire. Ce dernier demanda à son administrateur, le Royaume de Throal, de soumettre les rebelles. Une brigade de soldats alla alors trouver Vraäs pour lui expliquer à quel point il se trompait, et qu’autant nuire aux thérans n’étaient pas en soit un problème, autant s’en prendre aux taxes pouvaient gêner plus de monde. Le dirigeant du Fort vu alors qu’il devait faire un exemple : abattre les traitres de Throal pour mieux affaiblir leurs maîtres. Dans une chaude nuit, Améry envoya ses plus discrets soldats massacrer les nains dans leur sommeil. Puis il fit renvoyer les corps au Roi en guise d’insoumission. « Les Horreurs n’existent pas », disaient-ils, « et ne sont que des chimères pour mieux aliéner vos esprits ».
Le Royaume n’eut d’autre choix que d’envoyer plus de soldats, et Vraäs de recruter plus de mercenaires et de paysans. En quelques années, les alentours de la forêt devinrent un vrai cimetière, alors que le peuple devenait de plus en plus soumit et surtaxé. Les marchandises ne passaient presque plus par le Fort, et les paysans connaissaient désormais la famine.
Puis les escarmouches cessèrent, car le royaume n’envoyait plus de soldats, seulement des messagers, pour dire aux habitants de rejoindre le royaume souterrain avant la fermeture des portes et le début du Châtiment.  Améry savait que les nains mentaient et tentaient de saper son autorité. Il interdit à son peuple de partir et réprima dans le sang les maigres tentatives. Et lorsque ses conseillers lui rapportaient des cas de démences et de corruptions de plus en plus fréquents parmi ses gens, Canines-tordues ne voyait que manigances théranes dans ses augures. Mais bientôt, la folie morbide prit aussi la propre fille de Vraäs. Une nuit, il retrouva cette dernière en train d’éviscérer et de dévorer les entrailles de sa propre mère, dans son propre lit conjugal. Alors qu’il lui enfonçait 3 pouces d’aciers dans le corps, la jeune fille hurlait d’une voie inhumaine : « je suis ta fin, Vraäs, ton peuple est maudit ».
Consultant plus que de raison son maître des augures qui lui conseillait moult rituels sanglants pour chasser les mauvais esprits, Vraâs s’enfonça dans le mutisme et la barbarie, faisant exécuter ses serviteurs dès que ceux-ci avait un comportement qu’il jugeait anormal. Puis un jour, alors qu’il n’était pas sorti de sa chambre depuis 3 mois et que le village alentours avait été dévoré depuis bien longtemps, il vit enfin la vérité : Canines-tordues, son plus fidèle ami, était possédé par une Horreur et lui avait fait commettre toutes ces atrocités. Prenant son courage à deux mains, il partit en pleine nuit trouver la source de tout son malheur. Il arriva dans la salle principale où Canines-tordues, déformé par l’Horreur en lui, s’adonnait à un rituel des plus macabres avec les corps des derniers occupants du Fort. Un combat titanesque prit place, où Améry donna tout ce qu’il avait. Dans un dernier et fol espoir, il laissa une ouverture dans sa garde pour aspirer un coup et pouvoir porter une estocade fatale à la créature. Celle-ci s’engouffra dans la feinte, et blessa mortellement Vraäs avant d’être terrassée.
Le vieil homme, mourant, se retira alors dans une partie caché du Fort, jamais découverte depuis, où il expira auprès des dépouilles de sa femme et de sa fille, plein de culpabilité. La rumeur prétend que le fantôme d’Améry hante toujours les ruines et ses environs, et que ceux qui osent s’approcher de nuit entendent parfois ses cris d’angoisse provenant du Fort. C’est depuis que le Bois est nommé « Maudit », tout comme le village le plus proche : Gué-Maudit."

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