Commençons par le volet économique.
La Route de la servitude
// Posté par : FailedSystem. //
Coucou, je suis FailedSystem, et je vais vous expliquer comment vous vous êtes fait baiser par les corpos. Écoutez et lisez bien mes petits lapins, ça vous aidera dans la vie.
<<< Arrête, tu fais peur. o_o’’ >>>
- AnarRator.
Commençons en 1970. Nous sommes à l’époque des merveilleuses Trente Glorieuses. Les gens sortent de la guerre, ils sont heureux : ils ont le plein-emploi, ils sont soignés gratuitement, ils peuvent acheter ce qu’ils veulent, et les entreprises (c’est ainsi qu’on nommait les corporations à cette époque, les enfants) fermaient leurs gueules parce que si l’État disait un truc, il le disait ; fin de la discussion, sonnez hautbois, résonnez musettes. Certes, il y avait des patrons, mais ceux-ci ne décidaient pas de mener des guerres personnelles pour s’assurer du contrôle d’un marché. L’État, je ne l’ai jamais aimé, car il était à la solde des bourgeois, mais à l’époque, il faisait pas (trop) de mal aux honnêtes gens.
En termes de structures économiques, à l’époque, les multinationales (ce qu’aujourd’hui on appelle corporations A, AA et AAA) représentaient à peine 8 % de l’économie mondiale, pour 10 000 entreprises. Que va-t-il se passer entre temps ? La crise économique, qui a remis en cause le keynésianisme et l’interventionnisme étatique. Or, si une crise survient, le modèle est nécessairement à jeter. Et c’est ainsi que la Révolution conservatrice survint.
Au Royaume-Uni, Margaret Thatcher ; aux États-Unis, Ronald Reagan ; au Canada, Brian Mulroney ; et au Japon, Yasuhiro Nakasone. Les entreprises sont des petits êtres fragiles : il faut les choyer, car ils apportent bonheur et prospérité aux gens. Leur argent, lorsqu’il est pris par l’État, est dépensé de la plus mauvaise façon ; s’il est conservé, il est redistribué aux gentils employés. Le gouvernement, en plus, fait n’importe quoi avec l’argent. Comme disait Reagan : « le gouvernement n’est pas une solution, mais une partie du problème ».
<<< Sûr qu’on a gagné au change… >>>
- H&S.
<<< Il demeure que ces présupposés économiques sont désormais largement partagés et assimilés dans le monde, à l’exception de quelques pays aux contextes très particuliers (je pense à la France, par exemple). Tout est plus ou moins privatisé, et le secteur public est quasiment inexistant, sauf à l’exception d’aides sociales dans certains pays européens. Et, de toute façon, les statuts garantis aux mégacorporations interdisent nombre de prélèvements fiscaux ; du coup, il est impossible de retourner en arrière, à des nations qui pratiquaient (grand Dieu !) jusqu’à 35 % de prélèvements obligatoires. Et puis bon, les corporations font le même boulot que le public, en moins cher : il faut juste vivre dans le bon quartier et avoir une bonne assurance à jour pour bénéficier de leurs services. >>>
- Under Fire.
<<< Le pire n’est pas que ces préceptes soient assimilés. C’est qu’ils soient fondamentalement faux et que personne ne s’en inquiète. La théorie du ruissellement des richesses ou de la croyance en l’efficacité de la gestion privée des services publics ont été démontés à maints fois, et le sont par les quelques économistes un tant soit peu crédibles qui existent encore. Elles n’ont pas de validation empirique. Pourtant, on y a foi. Faites-le remarquer à un économiste et il vous répondra cette citation de Robert Lucas (un « prix Nobel » d’économie), que j’ai mainte fois entendue : « La recherche du réalisme d’un modèle économique pervertit son utilité potentielle pour penser la réalité ». Autrement dit : si vous soutenez que la Terre est plate et que cela est contesté, vous pouvez affirmer que votre théorie sert quand même à comprendre le monde… >>>
- Oliver Tweet.
En quelques années, les corporations se sont enrichies, les lois anti-concentration ont été partiellement démantelées, la finance dérégulée et l’État s’est désengagée du secteur public. Malgré quelques tentatives, louables, pour inverser la vapeur (Michael Dukakis, élu en 1988 comme Président des États-Unis, tenta par exemple de revenir sous de nombreuses législations de l’ère reaganienne), les années 1990 furent dans ces pays l’occasion de privatisations massives, poursuivies notamment par John Major au Royaume-Uni, Jeffrey Lynch aux États-Unis ou encore le premier ministre japonais Kiichi Hokasawa continuèrent de telles politiques. Ces politiques furent plus encore amplifiées par la chute du communisme en 1989 et la « thérapie du choc » appliquée à ces pays pour leur faire connaître le « libéralisme ». Les droits de ces bonnes corporations furent augmentés en conséquence.
Et bien que des gens s’insurgèrent contre la montée en puissance des corporations, les juges allèrent bientôt plus loin que les gouvernements eux-mêmes en matière de droits accordés aux corporations. Dans la décision Seretech Corporation v. United States of America (1999), la Cour suprême ouvrit le droit aux corporations d’utiliser la force armée pour défendre leurs biens et leur activité économique ; dans Nuclear Regulatory Commission v. Shiawase Corporation (2000), elle adopta une interprétation particulièrement resserrée de la Commerce Clause de la Constitution, opérant un revirement de jurisprudence important sur Wickard v. Filburn (1942) ; et surtout enfin elle rendit Shiawase Corporation v. Nuclear Regulatory Commission (2001), qui donna pour la première fois au monde l’extraterritorialité à une corporation. Et bientôt dans le monde, des décisions similaires furent rendues, lorsqu’on n’adopta pas de lois pour le permettre la « compétitivité des corporations nationales ».
À l’époque, les futures corporations étaient déjà en germination : les cinq cents premières corporations mondiales représentaient à elles seules 11, 2 % de l’économie mondiale. Ces corporations, auparavant très nombreuses, ont fusionné pour faire des économies d’échelle et conquérir de nouveaux marchés. Dans une surenchère, leurs concurrents faisaient de même. C’est ce qu’on a appelé la concentration horizontale, leur permettant d’obtenir un pouvoir important. Et ainsi, le ver était dans le fruit.
<<< Ironiquement, si l’Administration Lynch s’est opposé à un mouvement qu’il avait lui-même enclenché, les juges nommés par Lynch furent les grands responsables du boxon où nous sommes. Quatre juges furent ainsi nommés par Lynch entre 1992 et 1997 : Terence Ordell en 1992 comme Président de la Cour suprême, Clarissa Novelli en 1993, James E. Warner en 1994 et William Wilson Rogers en 1996. Ces juges, avec le juge David Garett nommé en 1986 par Reagan (et Antonin Scalia pour la décision Nuclear Regulatory Commission v. Shiawase Corporation, mais seulement pour elle), furent les artisans de ces décisions. Elles validèrent plus ou moins la politique économique décidée depuis vingt ans et la hausse du pouvoir des corporations.>>>
- Kay St. Irregular.
<<< Je ne pense pas que ces décisions aient tant l’importance qu’on leur donne. Si les décisions avaient été différentes, quelqu’un croit vraiment que les corpos auraient démantelé les armées qu’elles avaient commencé à construire et commencé à replacer leurs destinées entre les mains des autorités étatiques ? Non, elles auraient juste refusés de reconnaître l’autorité de la Cour suprême puis auraient continué de faire ce qui leur plaisait. >>>
- Snopes.
<<< Il n’est pas négligeable, cependant, qu’une décision inverse aurait probablement sifflé la fin de la récréation. Les corpos étaient assez faibles à l’époque, ou plutôt, pas encore aptes à se mesurer à des États. Surtout qu’il y avait pas mal d’États, comme la France ou les pays scandinaves, qui disposaient encore de capacités importantes pour s’opposer aux velléités des corpos. Même les États-Unis, après le programme Lynch, auraient pu montrer les crocs et faire rentrer dans le rang Seretech ou Shiawase. Je pense que c’est ici la plus grosse erreur des gouvernements au tournant des années 2000. >>>
- Eagle-under-the-Moon.
<<< Petit aparté juridique : les décisions citées sont fondées et ne sont pas sorties du chapeau des juges. Elles sont très contestables par leurs conséquences (j’ai joint en fichier la conclusion de l’opinion dissidente de Sessenbrunner sur la décision Seretech Corporation v. United States, rejoint par Scalia et Stevens), mais dans un cadre strict de droit, elles correspondent à une interprétation restrictive de la Commerce Clause de la Constitution des anciens États-Unis, à un élargissement de la due process clause, à une conception étendue du droit de propriété et à une interprétation restrictive des pouvoirs du gouvernement fédéral. Tout est cohérent, tant que vous ne pensez pas aux conséquences à long terme et que vous avez une interprétation restrictive. En fait, les juges ont considéré que les corporations étaient peu ou prou assimilables à des personnes individuelles, tant dans leurs manières d’agir que leurs droits et libertés. >>>
- Mr. Harlan.
Alors que le secteur public s’est progressivement réduit à peau de chagrin, la concentration horizontale se poursuivait. Mais, pour une corporation, la concentration horizontale est bonne pour conquérir de marchés… mais pour affirmer sa position et agrandir son indépendance, ça n’est pas suffisant. Non, non et non. Pour cela, il faut contrôler la chaine de production de A à Z. Et c’est ainsi qu’un phénomène de concentration vertical est apparu : Shiawase, au départ, était dans la sidérurgie et la chimie. Désormais, ils feront de l’énergie. Des composites. Des satellites pour alimenter le Japon en énergie solaire… Et ainsi de suite. Et si la première corporation extraterritoriale le faisait, pourquoi ne pas tous le faire ? BMW, ORO, JRJ International… Et puis, d’autres suivirent.// Transfert d’un fichier du client ShadowSea. //
Conclusion de l’opinion dissidente du juge Archibald Sessenbrunner, joint par les juges Antonin Scalia et John Paul Stevens, sur l’affaire Seretech Corporation v. United States of America.
En décidant dans cette affaire à travers la lentille de l’instantané et en se focalisant seulement sur le droit de Seretech à conduire ses propres affaires, nous risquons de manquer gravement d’une approche plus globale, et d’omettre les probables effets, puissants et négatifs, que cette décision pourrait avoir dans les années à venir.
Les démocraties sont fondées sur l’idée que la force doit être une option de dernier recours et doit être appliqué seulement de manière équitable et impartiale. Les corporations, de par leur nature, ne sauraient être impartiales. Elles sont conçues pour surveiller et imposer leurs propres intérêts, et non pas l’intérêt général. En leur accordant le droit d’utiliser la force meurtrière, nous faisons le premier pas d’un retour vers l’idéal féodal de la force faisant droit.
Certains se plaindront du caractère alarmiste de cette position, estimant que, comme dans l’affaire actuellement devant la Cour, les corporations ne souhaiteront utiliser seulement ce pouvoir pour défendre leur droit à conduire leurs affaires. Cette position, cependant, néglige le corolaire attaché à cette idée, qui est que les corporations utiliseront ce droit pour surtout conduire leurs affaires comme elles l’entendent. Dans l’affaire présente, Seretech a eu besoin de faire circuler ses véhicules en dehors et en dedans de New York City sans qu’ils ne soient assaillis par une foule en colère, et ici leur cause apparaît justement comme sympathique. Mais en accordant aux corporations le droit de maintenir une armée sans poser des règles bien définies pour l’usage de la force, nous ouvrons une boîte de Pandore qui permettra aux corporations de déployer leurs armées de toutes les manières imaginables. Et si l’histoire nous a appris quelque chose, c’est qu’aussitôt qu’un droit ou une liberté précise est donnée sur un peuple, il y a inévitablement et immédiatement ceux qui poussent ce droit ou cette liberté à ses limites les plus extrêmes.
Lorsque nous donnons aux corporations les mêmes droits que les nations, nous ne pouvons attendre d’elles qu’elles se comportent comme les nations. Aucune nation n’a été parfaite dans ses décisions lorsqu’elle a dû utiliser la force ; alors comment les corporations ne seraient-elles pas plus imparfaites ?
// Fin du transfert. //
<<< Ce phénomène est dû purement à la dérégulation de la concurrence. Contrairement à ce que l’on aurait pu penser au premier abord, l’absence de régulation de la concurrence a mené non pas à une entente généralisée entre corporations mais à une compétition féroce. Ces gens ne veulent pas partager, mais conquérir de nouvelles parts de marché. Et pour conquérir des parts de marché, il faut s’assurer de fournisseurs stables et d’économies d’échelles, qui justement sont fournies par la concentration verticale comme horizontale. En outre, tout achat permet d’obtenir les parts de marché de la corporation rachetée. C’est un cercle vertueux (ou vicieux, ca dépend du point de vue). >>>
- Mr. Bonds.
En deux décennies, tandis que les services publics étaient démantelés, les cinq cents premières corporations mondiales représentaient désormais 20, 6 % de l’économie mondiale. En outre, le nombre de multinationales, qui était à peu près de 15 000 en 2000, s’était établi à 8 500 vingt ans plus tard. La concentration était lancée, mais elle n’allait pas se terminer là. Le phénomène s’est amplifié après le passage, souvent définitif dans les années 2020 et 2030, de pans régaliens dans le domaine privé : renseignement, transports publics, système de santé… Tout fut plus ou moins privatisé. Pendant ce temps, des corpos tels les bouffeurs de donuts de la Lone Star sont nées pour remplir le vide et profiter des gras contrats publics.
<<< Voici mon tour d’aller de mon commentaire, surtout puisqu’on parle de démantèlement des services publics. Comme vous le savez, je suis un ancien des flics de Seattle, à l’époque où porter un badge pouvait vous rendre fier et signifiait que vous bossiez pour le bien public. J’ai connu le Seattle Police Department, j’avais trente ans à l’époque, et j’ai participé aux grèves (pour ceux qui cherchent bien, ils peuvent me retrouver parmi les actualités de l’époque). Pour faire simple : fin 2022, des émeutes raciales se produisaient, opposant d’un côté humains soucieux de la « pureté », et de l’autre les métahumains. Avec nous, les flics, au milieu. Tout cela dans un contexte d’explosion de la criminalité suite à l’arrivée de centaines de milliers de réfugiés suite au Traité de Denver. Tous ces problèmes, le gouverneur Lindstorm (aujourd’hui fêté comme un héros) n’en avait rien à foutre et a préféré dépenser les deniers publics à aider les corpos à s’installer, plutôt que d’investir du pognon dans la police et d’aider tous ces gens qui avaient perdu leur vie en l’abandonnant aux Amérindiens. En février 2023, on en a eu marre. On s’est mis en grève, pour demander des moyens, mais aussi que le gouverneur Lindstorm bouge son gros cul. Sauf que ce dernier, soutenu par les corpos, une motion du Congrès de Seattle et une série de décisions judiciaires, licencia les flics en grève, démantela le SPD, et confia le contrat à la Lone en se félicitant des économies faites et de l’efficacité des flics-à-louer de la Lone. >>>
- SPD.
<<< Il faut savoir que la Lone n’a rien « d’efficace ». La Lone est une corporation, et elle cherche le profit (ça peut paraître tautologique, mais le rappel est important). Faire honnêtement le travail des flics de l’ancien temps, ou agir comme en France, en Suède ou en Finlande (je pense à ces trois États, qui sont des exemples de non-privatisation partielle ou totale des services de police), lui est totalement impossible. Enquêter sur un vol, par exemple, peut être très long : il faut regarder plein de caméras, il faut démarcher les témoins, remonter des pistes… et si c’est long, ça coûtera cher. Car même si vous vous foutez du temps passé à résoudre l’affaire, un mec peut être immobilisé des jours sur cette enquête, et ne bossera pas à autre chose.
Du coup, la Lone (mais toutes les corpos bossant dans la sécurité, dans une plus ou moins grande mesure) se concentre sur les grosses affaires (les meurtres, notamment, ainsi que les disparitions inquiétantes et les braquages), en raison de leur caractère médiatique, mais aussi les affaires dans les quartiers riches (ces gens paient leurs impôts pour financer votre corpo, il ne faudrait pas les décevoir), et plus globalement les infractions qui ne nécessitent pas d’enquêtes et entraînent un taux d’élucidation important. Si les flics s’intéressent tant aux stationnements fautifs, aux excès de vitesse, aux agressions dans les lieux publics et aux consommateurs de drogues, c’est parce ça ne nécessite pas d’enquête et que toute infraction constatée est automatiquement élucidée. Pour le reste, soit c’est délégué à des drones, soit on s’en fout. Et lorsqu’on s’en fout, généralement on s’abstient de constater le délit : parce que voyez-vous ma bonne dame, ça ferait mal aux statistiques. >>>
- Mad Man.
<<< Ce qui conduit la Lone Star à ignorer un certain nombre de délits et de crimes. Les viols et les délits sexuels sont rarement poursuivis : trop complexe, trop long. On hoche la tête en prenant votre plainte, mais mis à part si vous êtes riches ou que vous venez des beaux quartiers, tout le monde s’en foutra. Pareil pour les agressions racistes, qui ne sont généralement pas réalisées en public, et pour lesquels la Lone ne se donne souvent pas la peine d’enquêter. >>>
- Fatima.
<<< Dormez tranquille citoyens ! La police veille sur vous. >>>
- Slamm-0!
<<< Rajoutons un dernier point : la Lone Star (comme Knight Errant, Tyr, NYPD Inc et j’en passe) ne fait pas uniquement son chiffre d’affaire par les contrats de sécurité publique, au niveau national comme municipal. Elle le fait parce qu’elle assure également la sécurité privée pour de nombreux citoyens insatisfaits du simple contrat public, ainsi que par ses contrats dans la sécurité corporatiste. En effet, si vous êtes une corporation avec le besoin de protéger vos locaux, pourquoi ne pas faire appel à la police en la payant ? Au moindre problème, les deux sont les mêmes, et les forces de police se mobiliseront pour aider leurs petits camarades. Autre corolaire : les policiers ferment très facilement les yeux sur les délits commis par leurs clients. La Lone Star génère ainsi sur Seattle une quantité quasiment égale d’argent avec les contrats des personnes privées, avec des corporations ou certains établissements ayant besoin de gros bras. >>>
- Errant Knight.
La formation de la Cour corporatiste, fut suivie par les gentils Accords de reconnaissance commerciale en 2043. Et à partir de ce moment, puisque (presque) tout le monde les signa, les corpos se lancèrent à l’assaut du monde. De 8 500 corporations en 2020, en 2050, elles n’étaient plus que 3 000. Dans le même temps, un autre phénomène est apparu : la diminution de la part purement nationale des activités économiques. En 2040, elle était encore de 38, 2 % de l’économie mondiale, mais la signature des Accords allaient permettre de nombreux rachats pour les corpos, afin qu’elles étendent leurs tentacules gluantes sur l’économie de chaque nation.
La question que tout le monde se pose : où en sommes-nous ?
Car, actuellement, la Cour corporatiste recense une centaine de mégacorporations (jouissant d’une extraterritorialité automatique, donc), en plus d’environ 1000 corporations A (soit environ 500 de moins qu’avant le Crash). Selon l’Organisation des Nations Unies et la Cour corporatiste, voilà comment se répartissent l’économie mondiale :
Catégories. Part dans l’économie mondiale.
Mégacorporations AAA. 12, 6 %.
Mégacorporations AA. 52, 1 %.
Corporations A. 22, 9 %.
Corporations nationales. 12, 4 %.
<<< Notez que ces statistiques ne prennent pas en compte l’économie parallèle, celle du crime organisée, du travail au noir et de la contrebande – et aussi des gens comme les shadowrunners. Il représenterait 21 % du Produit Intérieur Brut mondial, une somme considérable, mais qui n’intéresse pas vraiment les hommes politiques et les corporations. Après tout, cette économie souterraine permet aux corporations de frauder et d’écouler certains stocks, donc… >>>
- Mr. Bonds.
Voilà. Et sachez qu’environ la moitié de cette activité économique va dans les poches des corpos, engraissant les porcs qui pensent être les bienfaiteurs de ce monde. Alors quoi dire d’autre ?
Je sais.
Bienvenue omae dans l’économie du Sixième Monde.