Jeudi 23 avril 1925
Shanghaï nous voilà
Nos investigateurs accostent à la concession internationale, effectuent les formalités douanières (certains laissent leurs armes en consigne, d’autres les cachent et James fait valoir son autorisation britannique) et choisissent de loger au Cathay Hotel sur le Bund, le grand boulevard ultra moderne qui longe la rivière Wang Poo. Ils décident de se rendre aux autorités portuaires afin de trouver la trace de la Dame Noire, le vapeur qui apparaît sur la photo trouvée dans le dossier de Carlyle. Ils ont quelques difficultés à se faire comprendre mais finissent par tomber sur une robuste anglaise sinophone qui travaille là et accepte après quelques réticences à le renseigner. Il existe bien une Dame noire, immatriculée sous pavillon britannique et possession d’un négociant chinois appelé Ho Fong. Elle n’a pas été enregistrée à Shanghaï depuis un carénage il y a plus d’un an. L’employée du Port précise que ce ne veut pas dire que le bateau en question ne fréquente pas Shanghaï, de nombreux bateaux font des chargements sur la rivière pour ne pas payer les frais d’accostage ou accoste à des pontons privés.
Nos investigateurs se rendent à quelques centaines de mètres de là au Consulat américain, il est en train de fermer, mais Seth obtient l’information que son épouse est bien arrivée à Shanghaï il y a 6 jours selon les registres de la Douane et qu’elle a déclarée à l’hôtel Astorg, l’hôtel le plus luxueux de la ville.

Ils entendent un grondement provenant d’une foule. Ils décident de prendre un café dans un restaurant possédant une vue en hauteur afin d’observer ce qu’il se passe. Ils peuvent observer une manifestation d’ouvriers. Des policiers sikhs leur tirent dessus sans sommation.
Le tigre trébuchant
Les investigateurs se rendent ensuite à Lantern Street, une rue étroite située dans la Concession internationale, où se mêlent bordels, bars, fumeries et théâtres. Ils vont au Tigre Trébuchant, dont la boîte d’allumettes figurait dans les affaires de Jackson Elias. C’est un bar miteux situé dans un entresol, un barman métis sert quatre client fortement alcoolisés. L’endroit a dû être nettoyé lors de la précédente dynastie et il est difficile de ne pas marcher sur des crachats.
Le barman semble les avoir à la bonne, il leur sert un single malt au goût tourbé et iodé qui plaît à Seth et Roy. Ils lui parlent de Jackson Elias qui semble inconnu du métis puis de Jack Brady. Le barman sourit à ce nom, il le connaît bien, c’est un bon ami qui lui a sauvé la vie ! Malheureusement, il n’a pas vu Jack depuis 6 mois. Il est actuellement en Birmanie à Rangoon, où il doit acheter des armes à la fabrique royale de la colonie.

Seth et Roy sentent que le barman ment. Roy sort un couteau et lui met la pression. Une engueulade s’ensuit où les investigateurs lâchent quelques informations sur les raisons de leur présence. McChum avoue alors que Jack Brady est bien à Shanghaï. Il se cache car il a la Confrérie de la Femme Boursouflée sur le dos. Cette confrérie vénère une déesse immonde et pratique des sacrifices humains. Ho Fong en est le dirigeant et il ne faut pas prononcer son nom. Les murs ont des oreilles. Le dernier contact de Brady était une pute d’une maison de filles fleurs au 42 de la même rue, Miss Choi.
Roy et Laetitia remarquent qu’un client fait semblant d’être ivre et écoute la conversation. Il lui propose un verre, celui-ci l’accepte faisant mine de ne parler que chinois. Il quitte peu après le bar suivi discrètement par Laetitia qui le voit s’entretenir avec un asiatique en costume cravate et chapeau européen. Laetitia se charge de le surveiller tandis que Cinthia s’occupe du "costume – cravate". Ce dernier prend un pousse-pousse dans la première avenue. Cinthia fait de même et le suit. L'homme descend au consulat japonais.
Le 42 Lantern Street
Roy et Seth remontent la rue et se rendent au bordel. Par chance, le portier parle anglais et traduit de façon fleurie les propos peu amènes de la mère maquerelle. Ils apprennent que Miss Choi a été vendue à un Docteur Taoïste, M. Du. Pour donner le change, Seth prend une fille pour jouer au Mah Jong bien sûr. Elle s’appelle Iris Argenté et possède des rudiments d’anglais et il l’interroge sur Miss Choi. Il apprend qu’un monstre volant a attaqué l’ancienne chambre de Miss Choi et a tué un client et la prostituée présente. Avant son rachat et à peine 48h avant l’attaque, Miss Choi hébergeait (au grand déplaisir de Mme Gi, la mère maquerelle) un homme blanc qu’elle reconnaît sur une photo comme étant Jack Brady. Anémone Ecarlate a assisté à la scène et est devenu folle. Seth décide de racheter Iris Argenté et négocie avec Mme Gi. Le prix est fixé à 500 $, Seth obtient de passer la nuit avec elle le temps que les banques ouvrent. Il fait passer le message à Roy qui rentre à l’hôtel.
Roy tente de semer le faux ivrogne qui les surveille toujours. Il pense y être arrivé mais Laetitia qui le file le détrompe.
Le 24 avril
Un japonais au Cathay Hotel
Alors que Roy, James, Cinthia et Laetitia prennent tranquillement leur petit déjeuner au Cathay Hotel, un asiatique habillé à l’européenne les fixe du regard depuis le bar. Il finit par les aborder, il se présente comme M.Isoge Taro, au service de son pays le Japon. Il les accuse d’être de dangereux bolchéviques, terroristes, agitateurs nationalistes comme leur contact Fergus Mc Chum, propriétaire du Tigre Trébuchant. Il leur tend sa carte et leur explique qu’ils peuvent le trouver le soir dans un bar à saké s’ils ont des informations complémentaires sur Mc Chum et ses activités séditieuses.
Le rachat
Après de nouvelles tractations et des aller-retour jusqu’à la banque, les investigateurs sortent de chez Mme Gi avec Iris Argenté, Miss Ti désormais, et 500 € de moins. Ils l’habillent à l’européenne et la charge des traductions avec les autochtones.
Ils se rendent auprès du Docteur Du. Seth prétend qu’il est intéressé par la médecine taoïste et qu’on lui a conseillé de rencontrer M.Du. Celui-ci donne le change au début mais finit par craquer et demande à Seth ce qu’il veut. L’investigateur apprend que Miss Choi s’est enfuie et M.Du les congédie.
Ils se rendent le soir au bar à saké pour poursuivre la discussion avec M.Isoge, l’agent japonais. Ils s’ouvrent un peu à lui sur les raisons de leur visite et apprennent que des corps démembrés ont été trouvés ces derniers temps à Shanghaï. M.Isoge dresse un tableau apocalyptique de la situation de Shanghaï, évoquant des meurtres d’occidentaux (catégorie dans laquelle il range les japonais), des sabotages et un climat insurrectionnel. Il évoque des rumeurs fantaisistes comme quoi les chinois auraient conçu une nouvelle arme qui menacerait la paix mondiale.
Le 25 avril
Visite au musée
Cinthia, son toutou James et Laetitia se rendent au musée de Shanghaï dans la vieille ville chinoise. Ils cherchent à se renseigner sur cette Confrérie de la Femme Boursouflée. Ils demandent à voir le directeur mais il est apparemment en déplacement. Il tombe sur un M.Li, un jeune chinois qui arbore ostensiblement sa foi chrétienne. Il parle un très bon anglais et aide les investigatrices. Ils découvrent plusieurs mentions de la confrérie depuis plusieurs siècles et de ses meurtres rituels où les bras des victimes sont sectionnés. Ils tombent sur une représentation de la déesse.

Planque devant l’hôtel Astorg
James et Roy se mettent en planque devant le luxueux hôtel Astorg afin de repérer et prendre en filature Mme Higgins, l’épouse de Seth. Après une longue attente, il décide de payer un mendiant russe pour se renseigner à la réception de l’hôtel. Mme Higgins est partie sans payer il y a 2 jours accompagnée d’un homme blanc. Elle aurait pris un taxi. James et Roy interrogent les taxis et finissent par tomber sur celui qui les a pris en charge. Il a déposé le couple à une adresse dans la Concession française.
Les investigateurs s’y rendent en fin de soirée. C’est une grande demeure dont on ne voit que le mur d’enceinte, totalement décrépit. Ils apprennent qu’il s’agit de la demeure de Ho Fong. Ils la surveillent depuis l’étal de vendeurs de nourriture de rue. A part un groupe de 6 hommes armés de bâton qui entrent dans la demeure, ils ne repèrent rien de particulier.