L’univers
City Hall est l'adaption JDR d'un manga français. Il a pour cadre un XIXème siècle fantastique où les joueurs appartiennent à une police spéciale appelée la Nostromo. Le papier et les écrivains ont été complètement interdits et même effacés de l’histoire officielle. Les écrivains inspirés peuvent en couchant quelques mots sur du papier donner vie à des monstres, les papercuts, avec lesquels les états se sont affrontés dans le passé. Cent ans après l'interdiction, dans une Londres capitale culturelle de l’Europe, la Nostromo, installée au City Hall, traque les écrivains et les trafiquants de papiers.
Les personnages des joueurs peuvent appartenir à 4 archétypes : les inquisiteurs (les chefs), les écrivains (des écrivains ayant rejoint de gré ou de force la Nostromo), les soldats et les espions.
Le jeu se veut assez sérieux, oscillant entre enquête et action. L’univers fait de nombreuses références à des personnages et à des écrivains célèbres. Par exemple, l’un des principaux chefs de la résistance à l’interdiction du papier se nomme Guy de Maupassant.
Les plus
+ la proposition de jeu est très originale, il y a un certain plaisir à évoluer dans cet univers uchronique tout en ayant des rôles bien cadrés de flic
+ il y a un côté très ambigu à pourchasser des écrivains et à maquiller la vérité, pour le bien de tous, bien sûr
Les moins
- Certains aspects de l’univers sont vraiment wtf : l’électricité vient d’être découverte mais nous avons des radios, les automobiles à vapeur, … dans une proposition uchronique, chacun trouvera son incohérence qui le fera décrocher de son immersion.
Le système
Les personnages disposent de 4 traits (Vigueur, Mouvement, Esprit et Charisme) ayant un score compris entre 2 et 5 et des compétences (scores compris entre 0 et 4) dans une liste définie.
Pour un test, le joueur lance autant de dés que la compétence de son personnage et tous les dés dont le score est inférieur ou égal au trait correspondant à l’action sont des réussites. Le nombre de réussite doit être supérieur à la résistance de la cible ou à la difficulté.
Le jeu apporte d’autres finesses : un pouvoir spécial lié à l’archétype, un système d’initiative et d’avantages de combat plutôt sympa, des points de détermination, …
Le MJ ne lance pas les dés pour les PNJs, les scores sont fixes et seuls les joueurs lancent les dés.
Les plus
+ J’ai vraiment bien apprécié ce système plutôt simple à comprendre avec de petites subtilités à exploiter
Les moins
- J’apprécie moins les jeux où le MJ ne lance pas les dés, je m’y emmerde quand je suis MJ et en tant que joueur je trouve qu’il y a un manque d’aléatoire dans l’issue des tours de combat.
Le scénario
Nous constituons une équipe de la Nostromo, l’équipe Sigma. Une autre équipe que nous connaissons à peine est en danger à White Chapel. Nous y intervenons pour trouver un collègue mort et un autre blessé, ils ont été attaqués par un énorme Papercut alors qu’ils se rendaient en mission d’infiltration. Nous reprenons l’enquête de l’équipe attaquée. Elle sera assez brève et donnera lieu à deux belles scènes d’action : une contre des trafiquants de papier et une autre contre un écrivain et son Papercut.
Les plus
+ Un bon scénario d’initiation
+ De belles scènes d’action
Les moins
- Cousu de fil blanc
En conclusion, j’ai beaucoup apprécié le jeu, et je pense n’avoir pas été le seul autour de la table, que ce soit l’univers ou le système de résolution. L’univers est plaisant par cette uchronie osée et un peu wtf à la mode manga, l’ambiance victorienne et le rôle très ambivalent des personnages. Le système de jeu est fluide, je l’ai trouvé très ludique côté joueur même si pour cette soirée les dés n’étaient pas avec nous. Vraiment une belle découverte ! La seule question que je me pose et qui a d’ailleurs été exprimé par un autre joueur lors du débriefing est le renouvellement du thème des scénarios. Une fois qu’on a chopé un écrivain, démantelé un trafic de papier et trouvé quelques traîtres : quelle variation du thème reste-t’il ? La réponse se trouve peut être dans les mangas que je vais m’empresser de lire.