Les Enfants de R'lyeh

Ma très chère Zohra,

dans ma lettre précédente, je te narrais mon douloureux passage en Oblivion et mon retour, protégé par un collier "anti-transmigration", comme le nomme ce diable de Regulus.
Et même si je suis revenu dans le monde connu, les aventures que je vis avec mes compagnons sont toujours aussi périlleuses. Je vais donc te narrer par le menu ce qui s'est passé depuis ma dernière missive.
Depuis notre retour, nous avons donc repris le controle de la compagnie des vents, dont je te le rapelle, nous avons hérité de Lonne Karnos. Fan Ghoria a géré les affaires du mieux possible, et même si elle reste toujours aussi ouvertement hostile à l'inconnu et à la magie, je dois lui reconnaitre une grande valeur dans l'administration de la Compagnie. Il a par contre été plus difficile de lui expliquer la présence de 2 nouveaux membres dans notre compagnie, puisque Huan et Celia nous ont rejoint en Oblivion. Fort heureusement nous avoins réussi à lui cacher l'encombrant Grisou (je t'épargnerai son nom complet, ayant moi-même de la peine à le retenir).
Notre absence en Ikhar a duré un mois et la gondolfière de Lonne Karnos a pu être réparée.
C'est une très bonne nouvelle, puisque après quelques jours Grisou nous apprend qu'il a eu des visions situant notre prochaine étape sur la piste de CHiaros kuro: nous irons visiter les régions les plus au nord du continent, près du pic du monde! Et notre voyage nous fera traverser l'Alberia! Oui, tu lis bien chère cousine, je vais enfin atteindre l'Alberia! Y resterons nous assez longtemps pour que j'ai une chance de retrouver sa trace? Je l'espère, mais les chances sont néanmoins très faible, et la mission que nous avons est autre ment plus importante que ma quète personnelle.
Du coté de mes amis, les choses évoluent aussi , et pas toujours dans le bon sens.
Le couple que formait Otto et Romjke était un des points forts assurant la cohésion de notre petite troupe. Hélas nous ne l'avons pas vu assez vite, mais la fabuleuse épée de Otto, dont je t'avais deja dit que je percevais qu'elle recelait d'immenses pouvoir, a causé la fin de leur couple.
A notre retour, j'ai utilisé mes capacités magiques pour compulser l'intégralité des journaux de bords de l'Arpenteur des vents et en tirer les informations essentielles, et j'ai ainsi pu en apprendre beaucoup sur ce magnifique et terrible artefact magique! Lonne Karnos la surnommait "la jalouse" et l'entité vivant dans cette arme justifiait amplement ce sobriquet. Tel que le décrivait L'Arpenteur, au fur et à mesure de la présence de cette arme à ses coté, leur relation s'est renforcée et les pouvoirs de cette épée se sont révélés de plus en plus puissants. A tel point que lonne Karnos les qualifiait même de "terrifiants" sur la fin, suggérant même que par moment il n'agissait plus selon sa volonté mais celle de l'épée... Et que cette entité désirait une relation exclusive avec son porteur, si bien que toute amitié trop forte lui était interdite... ne parlons donc pas d'une relation amoureuse. Après avoir lu ceci, je comprenais que la farouche Romjke faisait maintenant face à un danger mortel si sa relation avec Otto perdurait, et qu'à terme l'épée pourrait peut-etre aussi s'en prendre à certains d'entre-nous.
Toujours est-il que cet artefact en Onirium semble encore plus puissant que ce que j'imaginais de prime abord et que sa possession ressemble, tout comme l'utilisation de mon art magique, à un prodigieux numéro d'équilibriste où le moindre faux pas semble capable de faire basculer son possesseur vers un sombre destin. Et cela renforce d'autant plus mon intéret pour ces objets en Onirium qui semblent receler une puissance magique hors du commun! Je n'ose imaginer ce que pourrais m'apporter un objet semblable et les possibilités qu'il pourrait m'ouvrir, et je t'avoue regretter amèrement avoir échoué à prendre cette plume d'Onirium en Oblivion. J'espère aussi que la rapière d'Onirium de Romjke se révèlera bien moins dangereuse que "Jalouse", mais il va falloir à l'avenir que je me penche sur son cas pour parer à toute éventualité.

Mais revenons en à nos aventures: Nous disposions donc d'une gondolfière et d'une destination. Fan Goriah nous apprenait aussi que l'équipage était en repos mais pouvait revenir sous trois jours. Nous disposions donc de 3 jours pour nous préparer, ce que nous avons fait avec plus ou moins de sérieux, la séparation houleuse entre Romjke et Otto n'étant pas sans conséquence sur l'ambiance générale dans notre petite équipe, et la présence de Grisou représentant un danger à elle seule.
Après 3 jours l'équipage arrivait enfin et nous avions le loisir de faire connaissance avec 7 nouveaux compagnons. Ils ne semblaient pas de très bonnes compagnie, mais présentait un avantage indéniable: ils avaient vécu de nombreuses aventures extraordinaires auprès de Lonne Karnos et ne seront donc sans doute pas trop regardant sur les capacités hors normes dont mes compagnons et moi disposons.

Viens le moment du départ , nous aurons finalement passé moins d'une semaine au repos avant de repartir à l'aventure! Et il ne faudra attendre qu'une journée pour que l'action reprenne!
Et c'est sous la forme d'une Wyverne qu'elle se présentera. La Wyverne qui tirait la gondolfière de baron Blème pour être précis, celle que Otto rêve de chevaucher depuis le premier instant où il l'a vu.

Très vite les plus agiles d'entre nous de précipitent au combat pour combattre ce redoutable prédateur qui s'en prend à nos griffons tandis que, comme tu t'en doutes, je démarre une incantation. Et fort bien m'en prend, puisque Romjke, sans doute aussi déstabilisée émotionnellement que par les soubresauts de la Gondolfière, manque ses acrobaties et tombe dans le vide. Heureusement, mon incantation est un succès et je parviens à prendre le controle total de la Wyverne. Ainsi, au lieu de fondre sur Romjke pour déchiqueter la belle Zinner, elle se plie à mes ordres et la sauve d'une mort certaine en stoppant sa chute, à la plus grande surprise de mes compagnons et de Romjke.
Hélas nous avons à peine le temps de reprendre nos esprits et de nous congratuler que le cri d'un homme d'équipage retenti: "tempète"!
Une gigantesque tempète est effectivement en approche et nous avons tout juste le temps de ramener la gondolfière à terre puis de conduire la wyverne dans une grotte sure, avec Otto comme cavalier.

La tempête passée, nous ne pouvons que constater les dégâts subis par notre vaisseau. Le second nous annonce qu'ils en auront pour une semaine à réparer les avaries subies.
Certains d'entre-nous en profite pour s'occuper: Senzo, Huan et Otto travaillent leur maitrise du khi alors que je me replonge dans les notes de l'Arpenteur des vents. De leur coté, Celia, Romjke, Patronus et Darek apprennent qu'un village ne se trouve qu'à 2 kilometres de notre position et décident alors de partir le visiter et y chercher du ravitaillement.
Plusieurs heures plus tard les 2 femmes reviennent au campement et Romjke parvient à susciter assez ma curiosité pour que je les accompagne dans ce village.
là bas je rencontre dons la charmante aubergiste, une dénommée Wendy sur laquelle Darek semble avoir jeté son dévolu. Elle ne semble pas non plus insensible à ses attentions d'ailleurs. Elle tient son établissement assistée de ses deux filles: une gamine qui aura bientot 13 ans, et son ainée, 16 ans, et qui présente un ventre fort arrondi laissant présager un heureux évènement d'ici peu de temps.
Mais le principal interet dans ce village réside dans une bien étrange particularité: Il semblerait en effet que par le fruit d'un curieux hasard, tous les hommes de plus de 13 ans aient quitté le village, l'un après l'autre. Il ne resterait plus que le curé du village, le père Lucius. Nous décidons donc tous de nous rendre à la messe qui doit avoir lieu ce soir pour essayer de déterminer ce qui se passe dans ce village.
N'étant pas coutumier des rites locaux, je décide de rester au fond de la salle pour éviter de froisser les locaux, et surtout pour pouvoir profiter de la vision des éléments magiques que m'octroient mes pouvoirs.
Hélas j'en suis pour mes frais: absolument aucune trace de magie , de sort ou de créature spirituelle ne se manifeste durant toute la cérémonie. Le prètre, secondé par 3 nonnes, semble très affable. Il n'y aura en définitive que 2 éléments notables durant cette messe:
1) Toutes les jeunes filles de plus de 13 ans sont enceintes, à l'instar de la fille ainée de Wendy
2) mes amis sont mis à l'honneur en fin de cérémonie, et les 3 nonnes posent leur main sur le coeur de Patronus et Darek d'une amicale mais bien étrange façon. mais rien de plus à signaler en fait.

nous finissons la journée par un repas servi par Wendy, et je suis immédiatement conquis par sa cuisine! Il faut dire qu'après avoir subi l'infame gruau du bord, il ne pouvait en être autrement! Il faudra sans faute que je revienne demain me restaurer ici. Je devrais de toutes manières revenir dans ce village pour récupérer les nombreuses provisions que Romjke a commandé pour reconstituer nos réserves qui vont pâtir de cette immobilisation d'une semaine.
Une fois ce délicieux repas englouti, nous regagnons le campement, Romkje, celia et moi. Darek, toujours sous le charme de Wendy, et Patronus décident quant à eux de rester dormir dans l'auberge et profiter de lits confortables.

Le lendemain au réveil , j'ai encore le souvenir du repas de la veille en tête, aussi j'accepte avec joie d'accompagner Romjke au village récupérer les provisions. J'accepte d'autant plus que j’apprécie toujours autant sa compagnie. Peut-etre est-ce à cause de cette particularité que nous avons en commun, et qui l'intrigue tout autant qu'elle l'effraie? Quoiqu'il en soit il est encore trop tot pour moi pour savoir si mon intérêt revêt un caractère fraternel ou si il est de nature différente. J'espère que l'avenir nous éclairera sur ce point, tout comme j’espère que sa rupture avec Otto ne mènera pas à une scission dans notre groupe.
En arrivant à l'auberge, le chariot de victuailles nous attend deja, il ne reste qu'à en vérifier le contenu avant de payer. Tandis que Romjke démarre les vérifications, je monte réveiller Darek et Patronus.... Et c'est en pénétrant dans leurs chambres que je découvre leur disparition!
La chambre de Patronus semble normale, ne manque que son occupant. Celle de Darek est plus "parlante": Visiblement Darek a passé une nuit très agitée avec une charmante personne et les murs ont soufferts à peu près autant que la literie! Par contre Darek s'est volatilisé, mais chose étrange, ses vêtements sont là ainsi que son épée.
J'en averti sur le champ ma compagne Zinner et nous allons chercher les autres en renfort. Apparament le mal qui frappe se village a aussi touché nos amis.
Nous entreprenons un interrogatoire de Wendy et de sa plus jeune fille et ce que nous découvrons nous laisse sans voix:
Ce n'est pas que Wendy jure qu'elle n'est pas celle qui a partagé le lit de Darek qui est le plus surprenant, mais ce qu'elle nous apprend sur toutes les jeunes filles enceintes dans le village:
En fait le curé prétend qu'il est le descendant de Joshua de Zed, le premier apôtre d'Abel, et qu'il se serait vu confier la divine mission d'avoir 40 descendants avec les filles de ce village pour constituer une armée créée dans le but de rétablir l'ordre voulu par leur dieu dans cet empire.
Comment les habitantes de ce village ont pu être aussi crédules et croire le premier venu? Comment peuvent-ils donner leurs filles à cet homme sur sa seule parole? Si on prend l'exemple de Lynn, la fille de Wendy, apparament les jeunes filles n'auraient pas vraiment le choix même si le contraire est prétendu. Mais surtout, est-ce pour permettre les agissements de ce pretre pervers que les hommes de ce village, et nos compagnons, disparaissent les uns après les autres?
Nous décidons tous de nous rendre donc chez ce prétendu prophète pour l'interroger sur le sort de nos amis. Entre temps une nouvelle a rejoint nos rangs! Je ne sais par quel moyen mystérieux elle nous a trouvé, mais une envoyée de la princesse Marina est arrivée d'Hécate et nous a rejoint ce matin dans ce village: Kiakhara. Et si elle veut des réponses à ses questions elle n'aura d'autres choix que de nous suivre.

Nous nous confrontons donc à ce curieux prêtre mais Otto, senzo et huan ont tot fait de nous fausser compagnie pour partir à la recherche des 3 nonnes et suivre leurs déplacements dans le village. L'interrogatoire du prètre ne fait que nous confirmer cette histoire des 40 descendants qu'il essaie d'atteindre avec les filles du village même si il se défend que les jeunes filles ne soient pas consentantes. Il nous jure ses grands dieux par contre qu'il ne sait absolument rien de ce qu'il est advenu de nos infortunés compagnons. De mon coté j'ai essayé de détecter la présence d'un décès récent dans les environs du village, mais je n'ai rien trouvé de probant: c'est peut-etre la seule bonne nouvelle du jour, apparament nos amis seraient donc toujours en vie.
N'arrivant pas à tirer une information exploitable de cet illuminé, nous décidons, Romjke, celia et moi, de convoyer les provisions au campement. Une fois rentré, romjke me montre un message trouvé dans le chariot:
"Vos amis ont été pris. Il est sans doute trop tard pour eux. Fuyez avant qu'il ne soit trop tard pour vous."
Je ne sais sur le coup quoi répondre à romjke, ne sachant quoi penser de ce mot: est-ce une mise en garde d'un ami? est-ce un message émis par ceux qui ont enlevé nos amis et destiné à nous décourager? ce serait dans ce dernier cas bien mal nous connaitre.
Nous retournons au village avant la nuit pour assister une nouvelle fois à l'office religieux avec nos compagnons restés sur place.
Tout se passe comme la veille, sauf que à la place de Darek et Patronus, ce sont cette fois Otto et Senzo qui sont touchés "rituellement" par les 3 nonnes.
Nous nous retrouvons donc après l'office et nous constatons alors que ce "rituel" n'a pas été sans effet sur nos amis: ils sont en effet excités bien plus qu'ils ne le devraient, et Otto fait alors une supposition: les 3 nonnes seraient en fait des Succubes. Immédiatement les enseignements de mon grand-père sur les choses occultes me sont revenus en mémoire, et je ne pouvais qu'admettre que Otto avait surement raison: tout concordait, et en effet, mes sorts ne me permettaient pas de détecter des succubes. Par contre dans ce cas je ne peut m’empêcher d'être bien pessimiste sur le sort de nos compagnons! En effet, ces créatures se nourrissent de l'ame de leurs victimes qu'elles finissent par absorber complètement... et dans ce cas comme il n'y a plus d'ame, je ne peut détecter le décès... peut-être est-il donc deja trop tard pour eux.
Nous devons en tous cas agir dès ce soir et nous décidons de leur tendre un traquenar dans l'auberge, Otto et senzo servant d'appat.

(to be continued)

Ah ! Des résumés avec un éclairage différent.
Merci à vous.

(Suite)

Chacun ayant sa propre idée de la manière de conduire le plan, celui se met en place tant bien que mal.
Finalement Otto et Senzo vont se placer en appât dans une chambre de l'auberge tandis que Huan et moi allons assurer leur sécurité depuis la mezzanine menant à leur chambre.
Les deux filles de leur coté partent surveiller la sacristie, à ma plus grande désapprobation puisque je juge inopportun de ne laisser que des hommes pour contrer une attaque de succubes tentatrices.
Finalement Kitiara revient quelques minutes plus tard nous annonçant que nous devons nous rendre toutes affaires cessantes à la sacristie. Rommkje étant demeurée seule là-bas, nous nous y rendons sans tarder. Arrivé sur place nous sommes informés par la belle zinner de la situation: Lucius est dans la sacristie en compagnie des 3 "nonnes" et nos 4 religieux s'adonnent à des ébats sexuels débridés...

Voir son église ainsi malmené met Otto hors de lui, et très vite nous faisons irruption dans la sacristie, mettant fin ainsi à cette orgie.

Le prètre vient immédiatement à notre rencontre tandis que les 3 "créatures" tentent hâtivement de dissimuler leur nudité derrière un drap arraché du lit, en restant blotties contre le mur.
Très vite le ton monte et un véritable interrogatoire du prètre démarre, mené par Otto. Ce dernier malmène Lucius qui, craignant une castration , amplement méritée, tu en conviendras, donne maintenant une tout autre version des faits: Il n'est en fait qu'un homme dominé par ses envies de sexe et toute cette histoire n'est qu'un prétexte pour assouvir ses besoins... Je ne manque pas de rappeler que ça n'explique pas les disparitions des hommes et l’indifférence des femmes par rapport à cela, mais le religieux tente alors de convaincre mes amis que cela est surement du à cette silhouette inconnue que certains ont apperçu dans les bois. Le tion se durci mais plus Otto met le prètre sous pression, plus des dissensions commencent à naitre au sein de notre groupe. Finalement Rommkje fini par craquer et nous rejoint dans la sacristie et décide d'employer des menaces bien plus directe pour obtenir une réponse satisfaisante de Lucius: soit il parle, soit elle l'égorge comme le porc qu'il est le mérite. Arrivé au terme de son ultimatum, c'est Senzo qui intervient alors pour l’empêcher de mettre sa menace à exécution, commettant surement ainsi la plus énorme erreur qu'il soit possible de faire en pareille occasion. Elle aura sans doute couté la vie à Rommkje, comme tu le verras bientot.
Toujours est il que la plus grande confusion règne alors, et alors que Huan essaie d'entrainer Senzo et moi dans l'église une nouvelle question est posée par Rommkje et moi à l'attention des nonnes cette fois ci: mais où sont donc nos vêtements? Aucune des 3 jeunes femmes ne semblent vouloir répondre, ce qui déclenche l'ire de Otto et Rommkje. Otto tente même de frapper une des nonnes qui l'esquive avec une facilité déconcertante. La situation continuant de dégénérer, nous passons sortons Senzo et moi voir ce que Huan et Kitiara nous veulent. Et c'est à ce moment là que tout bascule: la porte se referme et une voix féminine probablement démoniaque se fait entendre dan la pièce que nous venons imprudemment de quitter: elle annonce à Lucius qu'il a échoué et va en payer le prix tandis que Otto et Rommkje se voient promis à une mort imminente. Nous nous précipitons dans la pièce mais il est trop tard: elle est vide et il ne reste plus que le corps de Lucius égorgé et baignant dans une flaque de son propre sang. C'est alors que me reviennent en mémoire ce que mon père nous avait appris des portails que les créatures démoniaques pouvaient ouvrir vers leur monde en utilisant ce genre de sacrifices. Tu t'en souvient je suppose, il est possible de poursuivre les créatures qui s'enfuient par ce type de portail en recouvrant son propre corps du sang. Je me jette donc dans la flaque de sang et commence à me badigeonner avec le sang de Lucius en hurlant aux autres qu'ils doivent en faire de même. Fort heureusement ils me croient sur parole et nous nous retrouvons vite "de l'autre coté": à mon arrivé j'assiste à un spectacle qui glace mon sang: je vois la jolie rommkje s'effondrer au sol vaincue par nos ennemis: les 3 succubes et une version démoniaque de Lucius. Est-elle morte? probablement mais je ne veut pas y penser, à peine sommes nous arrivés que les furies se jettent sur nous tandis que Otto semble incapable de se battre, sans doute sous l'influence démoniaque des succubes. J'ai tout juste le temps de lancer un bouclier de vide pour parer les coups d'une succube qui se jette sur moi, et c'est une bonne chose: la nature de mon bouclier la rend vite innofensive, mon bouclier détruisant ses griffes acérées, ce qui me donne le temps de drainer sa constitution, la forçant ainsi à fuir. La créature tentaculaire qu'est devenu Lucius réagit en essayant de me frapper mais fort heureusement je parviens à passer en forme éthéré, devenant ainsi innaccessible à ses coups. Et mes compagnons? Senzo et Kiatara se battent de leur mieux , otto est mal en point mais fini par reprendre ses esprits tandis que Huan est mis hors de combat par la beauté démoniaque des 2 succubes restantes...

(à suivre... )

Bon, je comptais m'abstenir sur celle-là, mais j'ai noté quelques points dans les autres résumés qui me font changer d'avis.

"Tout est en place. Senzo et moi attendons, embusqués dans une chambre, Huan patrouille sur la mezzanine, Seth fait ... ce que peut faire Seth en pareille circonstance, c'est à dire faire quelque chose d'anodin avec un air sournois. Les filles doivent normalement être en repérage à la sacristie, voir ce qui s'y trame.
Quelqu'un frappe à la porte, c'est l'heure du bain de sang ! J'ouvre la porte par télékinésie et abats ma lame. La petite silhouette qui se tenait derrière bondit au dernier moment, évitant de justesse une vilaine blessure, en récriminant dans une langue qui m'est étrangère. Cet âne de Huan a voulu m'avertir de quelque chose, mais il ne lui est pas venu à l'idée de me prévenir que ce n’était pas une succube affamée de force vitale qui frappait à l'huis !

Le petit homme des bois me fait comprendre qu'il nous faut sans délai rejoindre les filles à la sacristie, ce que nous faisons sans tarder, pour découvrir par une fenêtre entrebâillée une scène consternante : Lucius et les trois fausses nonnes sont en train de se livrer à une orgie dans un lieu supposé sacré.
Voilà la dernière preuve que nous pouvions attendre : ce sont bien des succubes, reste à savoir ce que sait le prêtre défroqué.
Nous nous introduisons donc dans le bâtiment que je déverrouille par l'intérieur, ce qui nous permet de surprendre Lucius et ses catins en fâcheuse position.
En dépit des circonstances, ce soi-disant "Descendant de Joshua de Zed" a l’outrecuidance de s’offusquer de notre intrusion !
Plus le temps de faire dans la subtilité : d’un direct au plexus, je lui coupe la chique, et l’envie de faire le coq avec la soutane aux chevilles. Si mon intervention a eu l’effet escompté, ses atermoiements et faux fuyants en réponse à mes interrogations me confirment, si besoin était, que cet homme est pourvu d’une forte personnalité, qui ne se laisse pas désarçonner.
Qu’à cela ne tienne, je connais d’autres moyens, plus sophistiqués, pour susciter le confession de pêcheurs. Un brandon soigneusement appliqué non loin de ses génitoires lui délie la langue, et le voilà qui, honteux, confie sa faiblesse pour la chair consentante, admettant froidement n’être qu’un minable escroc abusant de la crédulité de quelques paysannes bien en chair. Ce ne serait, là l’entendre, que la faiblesse d’un homme devant quelque fruit trop mûr à portée de la main. Mais ces aveux honteux, pourtant, ne me satisfont qu’à moitié : ils n’expliquent en rien la disparition des autres hommes du village, ou le rôle des nonnes à ses côtés.
Pourtant, mon insistance ne suffit pas à lui faire avouer toute la vérité, comme me le confirme Kitiara, qui semble habituée à déceler la tromperie dans la bouche des hommes. Les menaces de Romkje, débarquée entre temps sur la scène, avec la subtilité qui la caractérise ces derniers temps, se révèlent insuffisantes à rompre la digue du mensonge. Et finalement, c’est de son tempérament intolérable que viendra le déclic qui me manquait, la révélation finale : ne parvenant à briser Lucius, elle se retourne vers une des succubes pour lui demander où sont ses vêtements, sans obtenir de réponse. De colère, elle fait mine de gifler la donzelle, qui parvient à s’esquiver avec une vitesse proprement surhumaine, surtout pour une religieuse réputée formée à la lecture des Saintes Ecritures plus qu’au combat de rue.
J’avais encore, malgré moi, un vague doute, mais les choses sont maintenant claires. Je m’emploie moi-même à talocher vigoureusement la catin, qui ne parvient pas à éviter mon geste, mais y réagit cependant de manière inattendue. Se tenant la joue, elle m’adresse un regard d’une haine incommensurable, et une voix caverneuse sortie de nulle part expose avec froideur l’échec de Lucius, qui pourrait à l’entendre être racheté par son sang. Tout à coup, Romkje et moi sommes ailleurs, ou plutôt nulle part. Autour de nous, l’obscurité, rompue seulement d’une épaisse couche de brume qui nous environne, éclairée par une source qui se dérobe pourtant à nos yeux. La mal est palpable, comme si une griffe courait le long de notre échine.
Soudain, apparaît à nos yeux le corps de Lucius, baignant dans son sang. Au loin, les trois succubes, sous leur forme originelle, s’approchent de nous en me couvant d’un rictus gourmand. Mais mes yeux ne se détachent pas du corps supplicié, qui semble maintenant agité de soubresauts. La voix caverneuse continue une sinistre litanie, psalmodiant à l’envi l’usage qu’elle entend faire de la chair de Lucius, dont l’enveloppe terrestre se relève sous nos yeux. Le regard injecté de sang, il hurle sa rage et sa douleur, tandis que son dos explose littéralement sous la pression d’une masse de muscles démoniaques. Puis c’est tout son être qui se tord, se déforme, gonfle, se couvre de plaques de muscles, de griffes, alors que de ses omoplates jaillissent des tentacules obscènes qui fouettent l’air dans un sifflement écoeurant.
N’y tenant plus, je me jette sur la créature, profitant de son incapacité à agir pendant la transformation pour lui asséner deux terribles coups d’épée, qui pourtant semblent à peine l’égratigner.
C’est alors que mon regard croise celui d’une des trois tentatrices. Plus rien n’a d’importance, que ce corps somptueux qui ondule divinement, promesse de plaisirs interdits et pourtant tellement séduisants. Elle semble flotter sur l’air, dans un chant angélique, et je peine à repousser ses témoignages d’affection, dont la brutalité ne peut être qu’accidentelle. Certes, ses griffes entaillent ma chair, mais c’est pour mieux stimuler mes humeurs, à n’en point douter. Dans un état second, je vois l'abomination qui fut Lucius broyer de ses tentacules la pauvre Romkje, qui pend tel un pantin désarticulé entre ses membres visqueux. J’ai l’impression qu’une part de ma conscience me hurle de voler à son secours, mais ce bruit de fond est comme étouffé par une masse cotonneuse, tandis que du regard, je suis la danse des larges hanches de ma belle. Il me semble entendre la voix de Nocturno, mais tellement faible, tellement lointaine, comme un bourdonnement agaçant, un moustique que l’on voudrait chasser d’un revers de main.
Je suis perdu dans ces pensées voluptueuses lorsque les griffes de Lucius déchirent mes entrailles. Impossible de me concentrer, j’essaie de repousser ses attaques, mais je suis trop lent, trop absent, et mon sang coule maintenant à larges flots. Je sens bien qu’il me faudrait réagir, attaquer, mais j’en suis incapable tant le spectacle de la succube est envoûtant. A côté de moi, Kitiara s’agite, et j’entends le son de sa voix, mais sans en comprendre le sens. Elle essaie même, la naïve, de me pousser du bout de son bâton, mais ne parvient pas longtemps à détacher mon regard de cette gorge si tentante qu’elle semble rayonner comme le soleil. Un dernier éclair de lucidité, et je me vois, comme étranger dans mon propre corps, couvert de blessures, presque agonisant, tandis que Lucius se ramasse pour porter le coup de grâce. Certes, la fin est proche, mais qu’importe pourvu que je quitte ce monde en emportant avec moi l'apaisante vision de la courbe de ces cuisses…

Le temps semble dégagé, j'oublierais presque les événements de la veille tellement je suis soulagée. Tout le monde est présent, même moi qui pensais avoir épuisé mes vies. Je ne peux que remercier Huan que j'ai trouvé penché au-dessus de moi lorsque je me suis réveillée de ce sommeil mortel.

Il me dit dans cette langue étrange quelques mots et je sens dans son regard la mort d'une question qu'il ne s'est pas encore posée. Je suis vivante, que demander de plus. Nous sommes revenus dans la chambre de la sacristie, le sol dégorge du sang des vivants, des morts et probablement des démons que nous laissons derrière nous. J'entends les conversations quand brusquement tout le monde s'agite.

Je tourne la tête, me redressant pour voir surgir Patronus suivi de près par Darek. A moitié nus tous les deux ils semblent agités et peut être nous reprochent-ils la longue attente qui a due être la leur. Je compte mentalement notre groupe, qui encombre la pièce. Le visage d'Otto est tourné vers Patronus, ces deux-là sont attachés l'un à l'autre par un lien de plus en plus visible. Je ressens un pincement de cœur regardant les visages des uns et des autres, tout le monde est là. Tout le monde est vraiment là et déjà Darek cherche ses vêtements, son épée. Il est vrai que dans cette tenue il doit se sentir vulnérable... quoique à bien y regarder il ne semble pas le moins du monde gêné par la situation.

Le dernier combat mené a vu la défaite des succubes et du démon invoqué au sacrifice sanglant de Lucius. D'après ce que je comprends une seule en à réchapper et s'est enfuie.

Patronus raconte leurs péripéties, enfin, ce dont ils se souviennent. Ils se sont éveillés dans une grotte, prisonniers, le charme les maintenant ignorant de tout étant rompu, probablement par la défaite du démon et des succubes, ils ont pu reprendre leurs esprits. Là un jeune homme dont ils n'ont pu voir le visage les a aidés à fuir. Il s’appellerait Stephan et serait un ami de la plus jeune des filles de Wendy l'aubergiste. Celle que j'ai ramené à la gondolfière et confié à la garde de nos hommes. Capuchon sur la tête ils n'ont qu'entraperçu une paire d'yeux brillants, ce qui ne fait pas une description réconfortante. Que veut-il à cette petite ?

Otto est pressé d'en finir et le plus gros du groupe retourne directement dans la forêt, rejoignant la gondolfière.

Senzo et moi allons voir Wendy. Il faut bien donner les dernières nouvelles à cette femme. Il est vrai que mon récit et plutôt cassant, je n'arrive pas à accepter l'idée qu'elle n'ait guère eu le choix comme ses compagnes. Il me faut accepter que le village était sous l'emprise démoniaque de ce contrat que le père Lucius ou plutôt cet escroc a passé avec les succubes ou un démon probablement plus puissant. Il est vrai que nous n'avons pas d'informations, mais bon...

Wendy prend l'ampleur de la situation en pleine face, ce qu'elle a fait, le sacrifice de ses filles par exemple, l'une enceinte des œuvres de Lucius et l'autre, trop effrayé pour être restée auprès d'elle. Mais elle est forte, il le faut, parce que tout va reposer sur ses épaules pour que le village survive et perdure. Ce qu'elles feront n'est pas de notre responsabilité, même si Senzo a un sens poussé de la loyauté. Je sens ses regards de reproches, peut être se dit-il que j'aurais pu me montrer moins cruelle envers cette femme qui ne pouvait rien contre cette situation abominable, mais je n'ai pas pu m'en empêcher. J'ai besoin de frapper quelque chose, je n'arrive plus à décolérer ce qui m’agace d'autant plus.

Puis nous rejoignons les autres au campement après avoir pris un repas que j'ai servi. Wendy et sa fille sont parties se réfugier dans leur chambre. Demain est un autre jour et je ramènerais la petite à sa mère. Elle n'est plus en danger, du moins plus le même. Et maintenant c'est aux humains d'agir.

À la gondolfière une espèce de fête improvisée s'est installée, je retrouve la gamine auprès de Celia et de la femme qui fait partie de l'équipage. Elle jette des regards autour d'elle et semble aussi intimidée qu'effrayée. Pendant notre absence Patronus et sans doute quelqu'un d'autre l'a accompagnée vers la lisière de la forêt pour faire sortir Stephan du bois. Mais quelque chose ne s'est pas passé correctement et au lieu de confier Lynn à Stephan qui semble être son amoureux, il est revenu avec elle au campement.

Demain je la ramènerais chez elle. Alors que je songe à aller dans ma cabine me reposer, Grisou que nous avions tous oublié pour un temps, réapparait au désespoir de Darek qui parle fort couvrant les babilles incessants du petit démon.

Dans quelques jours nous serons prêts pour repartir, la gondolfière sera prête et nous continuerons notre périple dans notre recherche interrompue.

En si peu de temps, tellement d'événements prévus, imprévus, avais-je une vie si pleine autrefois ? Probablement et j'en souffrais moins pourtant. Je jette un dernier regard à mes compagnons : Otto qui a suivi sa voie, Senzo sans peur ni reproche, Darek dont la présence me réjouit toujours, Seth qui malgré certaines choses qu'il fait, m'est plus proche que je ne voudrais, Patronus qui est plus fort que nous tous, parce qu'il n'a aucun doute, Huan devenu indispensable dans notre groupe, la douce Celia qui veille sans en avoir l'air et la nouvelle venue Kitiara. Qu'allons-nous faire d'elle ? Ses objectifs sont différents des nôtres. Nous n'avons pas encore eu le temps de la tester, les événements nous ayant pris la main sans que nous n'y puissions rien. Parmi nous les membres de l'équipage qui nous a mené jusqu'ici, je me fie au second, ils sont efficaces alors je vais les prendre tels qu'ils sont.

Père pardonnez-moi, je n'ai toujours pas retrouvé ma mère, même si vous ne pouviez savoir que sans doute il devait y avoir un espoir. Vous êtes mort trop tôt. Merci de votre sacrifice, je les retrouverais ou apprendrais ce qu'il est advenu de ma mère et de sa sœur !