Les Enfants de R'lyeh

Depuis que j'ai décidé de le prendre avec moi en formation, mon bipède de compagnie n'a pas manqué de me surprendre : s'il se montre prévenant et respectueux avec moi - ce qui est normal - il se montre en revanche très brutal et sanguin quand il s'adresse à ses semblables. C'est un trait de caractère qu'il faudra corriger.
Je vois bien qu'il est dépassé par les événements alors j'ai décidé de prendre l'affaire en pattes.
Les événements étant sérieux il s'agit de faire preuve de méthode. Quels sont les éléments dont nous disposons ? Les faits tout d'abord : lors d’une espèce de fête de bipèdes organisée il y a quelques jours, une attaque de peaux vertes est venue saboter mon stand de lutte porcine. Ensuite il y a cette affaire avec le cimetière où les ossements d'un curé ont été dérobés par un nécromancien. Mon instinct de limier me souffle que ces deux événements sont liés, et que l’attaque des gobelins n'était qu'une diversion.
L'autre événement notable, c'est l'assassinat de l'inquisiteur, qui a vraisemblablement été égorgé lui aussi par des gobelins dont les traces de sales pattes visqueuses étaient visibles à proximité du cadavre.
Ensuite, il y a cette information selon laquelle le fils bâtard de l’un des notables de la ville, Tsuko Kaijitsu, aurait été aperçu à proximité des chariots dans quels étaient cachés les gobelins qui ont saccagé la fête des humains.Il est à noter que cette information provient d'une source discutable puisqu'il s'agit de la pègre locale. J'aurais cependant tendance à la considérer comme fiable, puisque l'humain qui l'a répétée à mon substitut ne dégageait pas d'odeur suspecte de mensonge.
Il ressort par ailleurs des investigations que j'ai confiées à Broie-les-Os que les tribus gobelines des environs sont fédérées par un longues-jambes pour l'instant non identifié.
Avec ces différentes informations, je pouvais raisonnablement espérer que mon humain et ses acolytes allaient réussir à conduire une enquête correcte. Il faut croire que je leur prête plus d'intelligence ils n'en n'ont, vu qu'au bout de deux jours il n'avaient guère progressé, perdant leur temps en discussions oiseuses et en disputes stériles. Ce qui est étrange c'est qu'en dépit de leur manque total de flair, ces apprentis détectives semblent adulés par la population locale qui les traite en héros ! A l'école d'investigation porcine il n'auraient pas tenu 6 mois avant d'être réaffectés au nettoyage de la soue.
Prenant la tête des investigations, j'ai amené les troupes interroger un informateur local, réputé sage. Son fumet redoutable laisse d'ailleurs supposer une certaine sagesse, ou de sérieux problèmes d'hygiène personnelle.
L'individu, hormis quelques considérations sur les origines lointaines de la ville n'a hélas pas d'éléments concrets à apporter à l'enquête.
Par la suite, j’ai enjoint à Broie les Os d'aller dans un premier temps avertir la soeur Kaijitsu du possible retour de son frère, afin qu’elle nous tienne informés de toute prise de contact.
Cette piste ne pouvant déboucher immédiatement, j’ai dirigé mes apprentis vers la cathédrale, où le nouveau curé avait certainement plus à dire que ce qu’il nous avait déjà révélé sur le vol du cimetière. Evidemment, il y avait phacochère sous mangeoire : un interrogatoire subtil nous a permis d’apprendre que dans l’incendie qui a ravagé l’ancienne église, parmi les victimes à dénombrer, il y avait des acolytes, et la propre fille du prêtre. Cette dernière, d’ascendance angélique, semblait avoir vécu une enfance difficile, toujours mise à l’écart des autres en raison de son origine. Tout laisse à penser qu’elle a fréquenté Tsuko Kaijitsu, et qu’ils étaient approximativement adolescents en même temps. Or cette période particulière de la vie des deux-pattes est propice aux poussées de rut, et aux comportements idiots. Dernier élément : personne n’a pu garantir l’identification de la jeune fille parmi les restes carbonisés découverts dans les ruines. Son décès a été déduit du fait qu’elle e trouvait dans la chapelle au départ du feu, et qu’elle n’a plus jamais réapparu.

Le puzzle se met en place : cette jeune fille isolée, a pour une raisons qui reste à déterminé choisi de devenir nécromancienne, a renié son ascendance et ses croyances, et pour prouver sa détermination, a mis le feu à l’église de son père – probablement dans l’espoir de le tuer. Tsuko Kaijitsu, lui aussi isolé parce que bâtard, s’est épris de cette fille, et l’a suivie dans son chemin de ténèbres (peut-être l’a-t-il même aidée à incendier la chapelle et à fuir).
Et aujourd’hui encore, Tsuko revient avec des gobelins pour raser la ville et se venger de son père et ses concitoyens, en détruisant ce qu’il a bâti tout au long de sa vie. il sert même de diversion pendant que la fille honnie dérobe les restes de son père, probablement pour les profaner dans quelque rituel impie.
Il ne reste plus qu’à trouver des preuves de tout cela, mais Broie-les-Os a besoin de dormir après autant d’activité intellectuelle sans distribuer de baffes. Or les choses se corsent lorsqu’au réveil, nous apprenons que la fille Kaijitsu, Ameiko, a disparu subitement. Il semble que sa disparition ait été précédée de la réception d’une courte note, rédigée de la main de son frère, lui donnant un rendez-vous secret à la verrerie. nul doute que cette petite gourde, plutôt que de nous avertir comme elle devait le faire, s’est jetée elle-même dans la gueule du loup. A moins qu’elle ne soit devenue sa complice. Une seule solution : aller enquêter sur ce lieu de rendez-vous !! La vie de cochon d’investigation n’est pas de tout repos, et avec tout ça, je n’ai guère mangé. Comment vais-je faire du lard si je suis aussi mal entouré ?

Mon pauvre Cheliax... Je t'adresse mes plus chaleureux grouiks d'encouragement!!

Sacré Cheliax !
Heureusement qu'il est là...

Il est tellement fort, qu'il a obtenu un rôle dans une superproduction holywoodienne...
On le reconnait à peine sous le costume mais c'est bien lui.

C'est le chevalier au-dessus c'est ça ?

Non, c'est une licence poétique. PERSONNE ne monte Cheliax. Il est trop sauvage pour ça !

Au fait, sans vouloir balancer, pour l'instant, les prédictions de Cheliax, Enquêteur de l'Extrême, se sont avérées exactes ! Prenez en de la graine, apprentis détectives, les techniques de l'Académie Porcine d'Investigation Méthodique sont incontestables !

Une parenthèse inattendue…
C’est terminé ! La parenthèse de la verrerie s’est refermée brutalement sur Tsuto et ces cafards de gobs. Chacun se remet de ses émotions et compte ses dents, une fois de plus. Ameiko gît piteusement dans un réduit, le visage et le corps meurtri par un tabassage en règle perpétré par les affreux alliés de son frère. D’une manière froide et stoïque, elle nous explique être venue à la verrerie pour rencontrer Tsuto. Ce dernier lui a proposé de rejoindre ceux qui conspirent à la ruine de Pointesable. Après avoir refusé avec force et giflé son frère, celui-ci la laisse aux bons soins des culbutos et l’enferme, à peine en vie, dans le réduit. Cela lui laisse ensuite toute latitude pour exercer sa vengeance envers le vieux Lonjiku, son père. Nous en connaissons à présent le résultat…
Sur ces entrefaites, les membres manquants du groupe arrivent dans la cave, retardés par un attroupement de villageois inquiets, massés devant la porte enfoncée de la verrerie. Nous décidons alors de fouiller les pièces de la zone et découvrons dans la pièce servant de bureau, outre un butin de valeur, un ensemble de documents permettant de lever le voile sur bon nombre de nos interrogations.

Il était une fois…
Un demi-elfe paumé, prénommé Tsuto, qui croise par hasard à Magnimar une jeune femme au visage d’ange et censée être morte, avec son père, dans l’incendie de la cathédrale de Pointesable des années auparavant. Ce pauvre Tsuto est tellement subjugué par sa beauté exotique qu’il devient complice de ses plans machiavéliques. Cet amour est-il réciproque ? Seuls cette jeune femme et les dieux le savent. Trêve de suspense, la fille du Père Tobyn n’est pas morte dans cet incendie. Pire, Elle en est sans aucun doute la seule coupable. Comme pour Tsuto, c’est certainement l’attitude des habitants de Pointesable envers sa différence (c’est une Aasimar), qui a lentement insinué cette folie dans l’âme de cette enfant. Ces documents en sont la preuve. Outres les dessins érotiques représentant cette femme sur chaque page de ce journal, ils montrent chaque aspect du plan ourdi. La première attaque, comme nous nous en doutions, a servi de diversion pour dérober les restes du père Tobyn. Ces restes ont servi dans un rituel impie afin d’apaiser la déesse Lamashtu, la Mère des Monstres. En effet, le but ultime de cette nouvelle servante de Lamashtu est de se séparer de cette condition d’Aasimar qui l’a tant fait souffrir pour embrasser une nouvelle apparence plus proche des désirs de sa Maîtresse. Il semble qu’ils prévoient de massacrer l’ensemble du village dans un assaut massif de plus de 200 gobelins et autres créatures maléfiques, notamment une kwazit et ses alliés qui doivent surgir de sous la verrerie. Cette attaque table sur une diversion d’une trentaine de gobelins attaquant depuis la zone de la décharge. Puis, une fois les défenses mobilisées dans cette partie de Pointesable, un assaut frontal de plusieurs directions prendra les villageois en tenaille pour en finir. C’est une tactique très au point, force est de le reconnaître. Son repaire est situé sur le Pic Chardon, à environ 5 miles de Pointesable, sur la côte. Forts de ces révélations, une partie du groupe décide d’aller prévenir les autorités tandis que l’autre reste pour monter la garde devant le tunnel débouchant dans le bureau.

Putain c’est long…
Marre de rester sans rien faire. J’embarque Chow dans une reconnaissance rapide d’une partie du réseau sous-terrain de Pointesable. Le chemin que nous empruntons nous rapproche peu à peu du phare quand tout à coup une créature sortie d’un conte à faire peur nous attaque dans le noir. Après une âpre lutte qui nous laisse chancelants, nous parvenons à terrasser cette bête. Nous repartons en arrière avec sa tête en trophée. J’ai idée de la revendre à l’alchimiste du coin. Nous ressortons fièrement de la verrerie avec notre trophée en main, croisons des ouvriers qui repartent dans une autre direction avec un air inquiet alors que nous arborons le résultat de notre protection sans faille ! Pff, bandes de tocarts…
Nous recroisons enfin les trois autres dans une rue et leur montrons notre trouvaille. Nous nous faisons admonester sous prétexte que le maire de Pointesable leur a demandé de ne pas faire de vagues afin de ne pas inquiéter la population. Et là, l’elfette malingre sort de ses gonds et tente de m’arracher le trophée des mains pour le cacher dans un pan de sa robe qu’elle vient de déchirer, en nous engueulant comme du poisson pourri. Le comble, elle nous menace même de ne plus nous soigner (note pour plus tard : au prochain manque de respect de cette prêtresse, lui arracher le cœur avec les dents. Les rôdeurs sont sympa mais faut pas pousser…). Bref, après quelques emplettes, nous décidons d’optimiser le reste de la journée dans l’exploration collégiale du tunnel où nous avons été attaqués avec Chow. C’est aux aguets que nous progressons dans ces boyaux naturels. Mais, au détour d’un embranchement, nous tombons sur une salle bâtie qui a l’air très ancienne. Elle est remplie de tas de gravats et une partie du mur est démolie. Nous nous engageons dans l’ouverture puis dans une suite de couloirs construits. Il s’agit sans aucuns doutes des ruines de l’ancien phare, vestiges oubliés de l’ancien empire. Nous arrivons alors dans une salle meublée d’une statue antique représentant une femme dont le visage est figé dans une attitude de colère. Elle tient dans une main un grimoire de pierre sur lequel est gravée une étoile à 7 branches et dans l’autre une espèce de lance orientale de très belle facture. Qui représente cette œuvre d’art ? Mystère. Il n’y a pas de traces de magie ou d’aura maléfique dans cette pièce. Nous décidons donc d’ouvrir la porte sise dans le mur Nord pour s’arrêter sur le perron d’une prison abandonnée.

Mon instinct me dicte la prudence, me pousse à reconsidérer notre équipée. S’il s’agit du repaire de la Kwazit, nous devons être mieux préparés. Je pense qu’il est plus prudent de remonter à la surface et de revenir demain au top de nos capacités. A la lumière de toutes ces révélations, de nombreuses options s’offrent à nous. Quelles doivent-être nos priorités ? Avons-nous les moyens d’attendre que le prévôt Cigüe revienne avec d’éventuels renforts ? Devons-nous laisser inexplorés les sous-sols de Pointesable au risque de laisser planer une menace dans notre dos ? D’un autre côté, n’est-il pas plus audacieux de frapper la bête directement à la gorge en se rendant sans tarder vers leur repaire de Pic Chardon? Le nouveau statut de Héros et les responsabilités qui incombent ne sont-elles pas trop fortes pour des aventuriers si inexpérimentés? Seul un avenir bien sombre nous le dira…

Très bon résumé.
Effectivement, il y a plusieurs options et nos héros ont un choix à faire. Tous ne voulaient peut-être pas de cette responsabilité mais ils l'ont endossée à partir du moment où ils sont intervenus lors de l'attaque des gobelins... L'avenir de Pointesable est entre leurs mains...
J'ajouterai à ce résumé qu'Ameiko est maintenant la seule membre et l'héritière de la famille Kaijitsu à Pointesable. Malgré sa réaction froide et stoïque, elle a quand même remercié le groupe et lui a offert un accueil (gîte et couvert) à vie au Dragon Rouillé. On ne sait pas trop comment elle va gérer tout ce qui lui est tombé sur la tête ces derniers temps... Elle parait forte...
Après avoir alerté la bourgmestre, le conseil municipal va être réuni et des décisions vont être prises... Au vu des évènements et de ce qu'ont pu en voir les habitants, les rumeurs et la panique commencent à se répandre à travers la ville... La prospérité de cette dernière risque d'en prendre un coup...

Super résumé, Blackie !
Au passage, je note avec effroi que ma théorie fumeuse ... était quasit-ment la bonne ! Cheliax, c'est vraiment le roi des détectives ! Je vais lui acheter une pipe, ça lui donnera plus l'habit de l'emploi.

Quelques kilos de brutalité dans un monde de doux

"Ca fait chier ! Maintenant nous en savons plus sur notre ennemi, puisqu'il s'agit de la fille de l'ancien chaman, celui qui a rôti dans l'incendie de l'ancien temple. Cette garce a prévu une gigantesque attaque avec plusieurs tribus de gobs, et d'autres abominations, tout ça pour faire plaisir à Lamashtu, sa déesse maléfique.
Et comme apparemment, elle a laissé une base arrière dans les souterrains sous la verrerie, on se retrouve à devoir faire le travail de nettoyeurs.
Sauf que moi, combattre sans Père Ciel au dessus de ma tête, je déteste. Et là, putain, ça fait chier parce qu'en plus, c'est parti pour prendre un moment.
Chow, Hordac, et Arguthiel étaient partis en exploration, mais ils sont remontés vite fait quand ils ont vu que les couloirs semblaient immenses et très mal fréquentés.

On a d'abord du passer une nuit à monter la garde devant l'entrée, avant que les sorciers et la chamane aient récupéré leur pouvoirs. Alors je suis allé chercher à bouffer chez Ameiko, et j'en ai profité pour parler un peu avec elle. Elle est bouleversée parce qui lui est arrivé, mais j'ai essayé de lui redonner un peu de vie, en lui expliquant comment on traitait les orphelins dans mon Quah. Je sais ce qu'elle traverse en ce moment, et même si elle est dure à la peine, elle va souffrir encore longtemps. Mais elle et nous partageons désormais un lien.
Je crois que mes mots ont su trouver un écho.

Après mon retour du Dragon Rouillé avec de quoi manger et boire, nous avons attendu d'être au complet, avant de reprendre l'exploration, qui a tout de suite mal commencé. Dans l'un des passages que mes compagnons avaient exploré hier, deux monstres s'étaient embusqués et nous ont attaqués après que nous les ayons dépassés. Ces horreurs nous ont donné du fil à retordre, mais rien qu'une bonne lame ne puisse régler.
En continuant notre exploration, nous sommes tombés sur une statue bizarre, très ancienne - comme tout le complexe d'ailleurs - que nous n'avons pas identifiée. Mais comme elle portait une belle arme d'hast, qui n'était pas en pierre, mais en bon et robuste métal, je me suis dit que ce serait une bonne idée de l'en délester.

La salle suivante ressemblait à une sorte de chapelle, clairement maléfique, avec un autel creusé en son sommet. Et dans la dépression croupissait un liquide noirâtre, sinistre, et clairement magique d'après nos sorciers. Même le paladin a renoncé à s'en approcher.

Au fond de la chapelle, une double porte menant à une salle immense, une sorte de temple en pierre comme celui de Pointesable. Au fond du temple siégeait un bassin à trois côtés, empli d'un liquide bouillonnant. Et à peine avions nous pénétré dans la salle qu'une voix stridente nous a interpellés, sans qu'on puisse identifier son auteur. Là, trois créatures comme celles qui nous ont attaqués dans les couloirs ont émergé du bassin bouillonnant, avant de nous charger.

Alors que nous les combattions, on a à nouveau entendu la voix incanter, et un rat géant est apparu. Cette invocatrice invisible m'a aussi lancé un maléfice me privant d'une partie de ma force, mais cela n'a pas empêché ses créatures de périr sous nos coups. Et comme ses attaques contre nous avaient révélé sa position, nous avons commencé à répliquer, ce qui l'a fait fuir.
Heureusement d'ailleurs, parce qu'une créature aussi petite, volant à 10 mètres de haut, et capable de se rendre invisible, je ne vois pas trop ce que nous aurions pu faire.
Nous avons donc tenté de condamner l'accès au temple, avant de revenir sur nos pas et de poursuivre l'exploration. C'est la que nous sommes tombés sur un bassin d'eau claire, dans une petite pièce. Et au moment précis où je me désaltérais, un hurlement strident a retenti juste au dessus de nous : deux horreurs volantes nous fondaient dessus !"