Nous débutons par le scénario Danse Macabre, scénario de 2004 de la 3ème édition de Maléfices.

Les personnages
Gabriel Lebeau, officier d’active de 40 ans, a fait sa carrière dans l’infanterie de marine et a bourlingué dans les colonies. C’est un officier brillant et remarqué. Il a intégré depuis peu le Ministère de la Guerre. Il est toujours célibataire, il préfère jouir de multiples conquêtes. C’est un républicain modéré mais il pense surtout à lui et à son avancement.
Jocelin Clayrac est un peintre symboliste de 30 ans. Il retranscrit ses rêves en peinture. Il est d’ailleurs persuadé que les esprits lui parlent. C’est un gros travailleur mais peu de gens apprécie son travail, excepté Louis Lemaréchal qui lui a acheté quelques toiles. Il partage l’antipathie générale de son milieu pour la soutane renforcée par les brimades reçues à l’école religieuse.
Dr Paul Delzenne, médecin militaire de 46 ans, est revenu depuis peu des colonies pour exercer dans le civil à la Salpêtrière. Il est très reconnu dans son métier et a parcouru le monde. Il a notamment une expérience marquante en Guyane où il a vu à l’œuvre des pouvoirs surnaturels qui ont fait vaciller le peu de foi qui lui restait. Il déteste l’injustice dont sont victimes les indigènes. Il a un goût certain pour l’art. Il dispose désormais d’une épouse amérindienne qui l’a accompagné à Paris. A son retour à Paris, il a repris contact avec le Dr Ernest Ledroit, un ami de la faculté de médecine, qui s’est réinstallé comme généraliste à Paris après une carrière en Suisse. Ernest l’a introduit auprès de son ami Louis Lemaréchal.
Paul Dessaule, 22ans, est un étudiant prometteur à la Faculté des Sciences, licencié de chimie. Sûr de lui et doté d’une autorité naturelle, il plaît aux femmes. Il a hérité de sa famille catholique traditionnelle d’un respect pour la loi et l’uniforme. Ses parents pensant qu’un homme doit subvenir à ses besoins et peu ravis qu’il ait choisi les Sciences ne le financent pas et il se retrouve à allumer les becs à gaz pour la Ville pour payer sa chambre de bonne. Il a croisé récemment par hasard Louis Lemaréchal une connaissance de ses parents. Ce dernier a pris l’étudiant en sympathie et a décidé de l’aider financièrement.
Le dîner chez Louis Lemaréchal
Nos quatre compères ont reçu une invitation de Louis Lemaréchal pour un dîner à son domicile le 2 novembre (1902). Il a promis dans son carton d’invitation que la Mort révèlerait ses secrets et précise de venir en tenue de soirée. Dans ce cossu appartement de la rue des Ecoles, Maximilien le majordome reçoit les convives, leur ôte leur manteau et leur chapeau et les conduit à M. et Mme Lemaréchal. Louis est un homme d’affaires dans la quarantaine, volubile et un brin provocateur. Il aime collectionner l’art et les beaux objets. Son épouse Estelle est plus jeune, elle est plus effacée et semble fragile. Elle paraît très complice avec le Dr Ernest Ledroit, convive de ce repas, un ami personnel de Louis Lemaréchal, plus froid et pince sans rire que Louis. L’abbé Merle est le curé de la paroisse, il est gai, ouvert et n’hésite pas à blaguer. Il réagit plutôt bien aux piques des convives, peu cléricaux dans leur ensemble.
Louis Lemaréchal promet à leur arrivée une surprise pour la fin de soirée. Il la dévoilera au cours du repas. De passage à Londres, il a assisté à une très impressionnante séance de spiritisme par une médium célèbre, Mira Maïovski. Cette dernière étant de passage à Paris, il l’a invitée à faire une séance ce soir à son domicile. Le dîner est par ailleurs très convivial et la médium se faisant attendre, Estelle joue la Danse Macabre de son ami Camille Saint-Saëns, et Ernest Ledroit chante.
La séance de spiritisme
Mira finit par arriver. C’est une petite femme osseuse habillée tout en noir. Elle parle avec un fort accent d’une origine indéfinissable. Elle se vante de parler 13 langues et d’avoir puisé son savoir en entrant en contact avec l’esprit d’un pharaon et d’un négus d’Abyssinie. Louis fait quelques plaisanteries, elle le recadre fermement, menaçant de quitter les lieux. L’hôte s’excuse. Dans le salon à la décoration stupéfiante, on s’installe enfin autour du guéridon. Seules quelques bougies éclairent la pièces, Mira ferme les yeux. Elle s’adresse d’abord à Paul Delzenne, elle lui parle dans la langue dans son épouse, prétendant être son beau-frère décédé. Elle se tourne ensuite, toujours les yeux dans le vague, vers Gabriel. Elle prend la voix d’une femme qui indique être morte en couche du fils de Gabriel. Elle se plaint qu’il l’ait abandonnée. Elle se tourne ensuite vers Jocelin. Elle prétend être l’esprit de David. Aux noms de tous les esprits artistes, il exprime sa colère contre l’œuvre du symboliste. Il le menace d’être poursuivi par les esprits. Devant Paul Dessaule, elle prétend être Lavoisier et encourage le jeune étudiant. Elle se tourne enfin vers Estelle et crie : Estelle serait entourée d’esprits et voit sur elle le marque de la Mort. Furieux Ernest Ledroit se lève et réclame l’arrêt de cette mascarade. Il s’occupe d’Estelle Lemaréchal à deux doigts de s’évanouir. Mira est offusquée d’être traitée ainsi, elle se lève et quitte les lieux. Jocelin parvient néanmoins à obtenir son adresse, l’hôtel Reine Victoria.
Le meurtre
Le Docteur Ernest Ledroit administre un calmant à Estelle et donne son congé. Les autres convives prennent un dernier cognac dans le salon avant de partir. Il est fort tard (presque deux heures du matin) et ils ont quelques difficultés à trouver des fiacres. Alors qu’il passe dans la rue Sommerard, ils entendent des bruits de pas, une femme seule s’éloigne et tourne à la première rue. Chose étrange, la porte du musée de Cluny est ouverte. Ils entendent deux coups de feu et un cri de douleur. Gabriel se précipite vers la femme, elle semble s’être évanouie dans la rue. Paul Delzenne court vers le musée de Cluny. Il voit un corps allongé, en s’approchant, il voit que c’est son camarade le Dr Ledroit. Celui-ci a deux impacts de balles, il susurre à Paul avant de mourir « Malédiction, la danse Macabre ! ».
Paul Dessaule l’étudiant entend un bruit de pétarade, une automobile. Une De Dion Bouton s’éloigne des lieux. Il ne parvient qu’à relever un 4 sur l’immatriculation. Gabriel furète et trouve un agent de police sur le Boulevard Saint Michel. Il lui explique qu’il y a eu un meurtre et l’amène à Cluny. Sur les entrefaites, le gardien du musée sort de sa loge et découvre les deux Paul penchés sur le cadavre. Il prend peur et revient avec un fusil de chasse. Il semble un peu simplet car il pense qu’ils sont des cambrioleurs et des assassins. Heureusement, l’agent de police et Gabriel arrivent sur les lieux.
Jocelin retourne vers la Rue des Ecoles pour profiter de téléphone de M.Lemaréchal mais l’immeuble est clos. Il hurle, de nombreux voisins ouvrent leur volet. Un agent de police finit par arriver. Comme il est courant du meurtre, il ramène Jocelin au musée.
La Tour pointue
Le quai des orfèvres est prévenu et arrive le commissaire Florimond Barroux à bord d’une de Dion Bouton. Il est accompagné de quelques hommes. Les policiers découvrent un deuxième corps à l’intérieur du musée. Nos compères sont écartés mais ils ont le temps de voir qu’il s’agit d’un homme dont les vêtements sont usés. Arrivent sur les lieux le conservateur du musée, le grand et dégingandé M.Darcel, et un journaliste du Crépuscule, Henri Mandrau. Barroux décide d’embarquer tous les témoins pour les interroger à la « Tour Pointue » (le 36). En sortant, le Commissaire bouscule un clochard que Paul Dessuale reconnaît comme Bibi la Purée, très connu des étudiants du quartier latin. Furieux, Barroux le fait le coffrer.

Au Quai des orfèvres, Barroux interroge nos compères. Il secoue plus les hommes du comme que le docteur et l’officier mais laisse partir tout le monde après avoir pris leur déposition. Il est très tard quand tout le monde rentre chez soi.