Les personnages :
Paul Delzenne (le médecin militaire de Danse Macabre mais plus jeune) termine ses études de médecine à l’hôpital militaire de Paris.
Henri Ducasse, détective privé toulousain, 35 ans, célibataire, spécialisé dans la recherche des personnes disparues, tiraillé entre sa morale chrétienne et sa principale préoccupation : lui-même.
Georges Baudoit, 34 ans, représentant pour sa société familiale de couverts artisanaux sise à Amiens, société en grand déclin d’ailleurs. Georges est très matérialiste et se veut d’une grande rationalité. Il aime les belles choses et a un sens inné du beau. Il pense que son insuccès professionnel est lié à une cabale contre lui.
Une bien étrange lettre
Nos amis reçoivent en cette matinée du 15 décembre 1885 chacun une lettre d’un certain Benjamin Guyomar leur proposant de leur racheter pour 3000 Francs ou à défaut de leur emprunter un objet ancien qu’ils possèdent. Il s’agit une tapisserie du début du siècle représentant un château avec 6 personnages pour Georges, un médaillon en argent ancien avec un personnage barbu au verso et 5 cavaliers au recto pour Paul et une vase ancien portant la phrase « Saluable ouit l’augure » pour Henri. L’expéditeur est un antiquaire d’Orthez qui prépare une exposition consacrée aux objets anciens du Béarn.

Après la lecture, ils sentent un léger malaise et perdent connaissance. Ils se réveillent avec la lettre en main dans un train. Dans l’autre main, ils tiennent un sac vide. Dehors, il fait presque nuit et on devine des montagnes enneigées au sud. Un prêtre en soutane, l’abbé Cottard, et une bourgeoise lyonnaise, Yvette Durand, partagent avec eux le compartiment ainsi que la même posture étrange. Nos amis perçoivent que des mots se détachent de la lettre, plus gras presque brillant. Ils peuvent lire :
« Je vous commande par le démon qui m’honore des merveilles de l’ancien pouvoir de vous rendre à Orthez vous possesseur de l’objet désigné consentirez à l’antiquaire ensuite vous voudrez oublier »
Puis les lettres changent et apparaît la phrase suivante :
« La raison commande de ne pas accepter à Orthez j’ai la chance grâce à mes pouvoirs de rassembler un grand nombre de pièces vous vous doutez vous serez un objet entre mes mains cependant le meilleur moyen sera de vous rendre à Orthez afin de préserver vous et votre cher ami »
Henri sort du compartiment et interroge un contrôleur, le train se dirige vers Pau. Tous les voyageurs du compartiment ont un billet de train « Orthez – Pau » composté le 17 décembre. L’abbé Cottard parle de sorcellerie mais Paul pense à une drogue. En tout cas, nos amis sont décidés à ne pas se laisser faire à récupérer leurs objets.
Orthez
Arrivés à Pau, ils s’installent tous les 5 dans un hôtel et envoient des télégrammes à qui de droit. Ils reprennent le premier train pour Orthez le lendemain. Ils se tassent dans un fiacre direction « avenue du Corps Franc Pommiès ». Ils y trouvent une boutique d’antiquaire avec un petit panonceau informant de l’absence de M.Guyomar et que les ventes se feraient du 19 décembre au 5 janvier à l’exposition de la place Saint Pierre. Ils montent à l’étage où se trouvent l’appartement de M.Guyomar. Ils croisent la voisine du dessus qui leur dit que
M.Guyomar est rentré hier midi après un voyage et qu’il devrait être à l’exposition. Elle tique devant Paul et Henri, elle lui semblait les avoir la veille avec M.Guyomar. Après le départ de la dame, Henri tente de crocheter la serrure, sans succès.
Nos amis se rendent à l’exposition : elle n’est pas encore ouverte au public. Des antiquaires et brocanteurs s’y affairent pour préparer leur stand. Nos amis parviennent à convaincre de le gendarme de faction de les accompagner jusqu’à l’étal de M.Guyomar. Le stand se présente comme un coffre un bois repliable, il est fermé à clé. La moutarde monte au nez de Georges qui se rend à la gendarmerie. Il fait un scandale, disant que M.Guyomar l’a escroqué et lui a subtilisé une tapisserie de valeur. Benjamin Guyomar est apparemment un homme respecté et apprécié et son esclandre passe mal. L’un des gendarmes néanmoins prend sa déposition dans le cahier de main courante.
19 décembre 1885
Nos amis déduisent que Guyomar devrait être à l’ouverture de son stand le lendemain et dorment à l’hôtel réservé par l’abbé Cottard. A 9 heures, ils sont à la halle de la place Saint Pierre pour l’ouverture de l’exposition « Trésor du Béarn Ancien ». Guyomar n’est pas là et son stand reste désespérément fermé. Ils font quand même le tour de l’exposition pour vérifier que leurs objets ne sont pas vendus par d’autres exposants. Ils s’adressent ensuite aux gendarmes, ils parviennent à les convaincre que l’absence de Guyomar est anormale. Deux gendarmes les accompagnent jusqu’au domicile de l’antiquaire. L’un d’eux reconnaît Georges et le regarde d’un œil torve.
Benjamin Guyomar n’est pas chez lui et les gendarmes décident de forcer la porte. C’est une étrange scène qui va s’offrir aux yeux de nos compères. Leurs objets sont à terre, dégradés voir détruits. La tapisserie de Georges est fendue et on semble s’être acharné au chalumeau sur les créneaux du château médiéval et des personnages qui y figuraient. Le pendentif de Paul a été martelé, le recto et le verso sont aplatis. Le vase d’Henri est fracassé.
Ce dernier laisse apparaître une inscription qui se trouvait à l’intérieur du vase. C’et du vieux français et c’est assez cryptique. Henri fouille discrètement mais alors qu’il met la main sur un carnet qui recense les achats de Guyomar, il est repéré par les gendarmes qui récupèrent l’objet.

Nos compères retournent à la halle. Ils trouvent un bouquiniste plutôt érudit et maîtrisant le vieux français. L’antiquaire leur traduit les termes les plus étranges de l’inscription.
Ils s’installent ensuite au Café Saint Pierre. Ils lisent le journal local et un fait divers attire leur attention. Une église a été dégradée à Lescar et ils font le rapprochement avec l’inscription du vase. Une fois la traduction fournie par le bouquiniste, ils décident de partir pour cette bourgade située dans la périphérie de Pau.
Deux heures plus tard, ils sont dans la petite mais charmante église de Lescar. Les habitants sont horrifiés, pourquoi dégrader cette mosaïque représentant un seigneur local du moyen âge. Nos amis repèrent un homme étrange qui se tient à l’écart et semble marmonné des paroles de satisfaction. Il s’éclipse rapidement et Henri décide de le suivre.

L’homme s’en va vers Pau, il semble remarquer qu’il est suivi car il monte sans vergogne à l’arrière d’une calèche. Henri se fait passer pour un policier et réquisitionne un cheval. Il perd la voiture hippotractée mais la retrouve devant un café. Il se renseigne et apprend que le passager est un professeur à la retraite habitant dans les environs. Il se rend chez lui.
Il poursuit le stratagème du policier et oblige l’homme à lui ouvrir. L’homme est pétri de religion et semble professer des idées iconoclastes assez pathologiques. Il se réjouit de la dégradation des images de l’église de Lescar. Henri profite des compétences de professeur de français de l’homme pour discuter du texte du vase. Bastien Simon finit de traduire le texte.

Tout le monde se retrouve à Orthez à l’hôtel avec l’abbé Cottard et Yvette Durand en cette nuit du 19 décembre.