Nous débutons le scénario Enfant de Colère, du livre de règles de la 3ème édition de Maléfices.
Les personnages :
-Jocelyn Clayrac (le peintre avant-gardiste de Danse Macabre, un plus jeune) voit dans Rimbaud son modèle dans un art différent et adhère aux Amis de Rimbaud pour faire connaître ce poète.
-Jean-Richard Marégot, rentier, propriétaire immobilier à Paris, aimerait être reconnu pour sa culture poétique pourtant nulle.
- Jean Laffont, coiffeur et barbier dans un beau quartier est dans l’association des Amis de Rimbaud car son épouse Marguerite, à laquelle il est très attaché, s’est prise de passion pour la poésie en général et pour Rimbaud en particulier.
Présentation
L’association des Amis de Rimbaud réunit des amateurs parisiens du poète ardennais. Ce dernier est mort il y a dix ans. Son œuvre date des années 1870. Elle n’est pas encore totalement reconnue mais commence à disposer d’une popularité croissante à la fois dans les milieux littéraires et chez les amateurs de poésie. Le président de l’association, le rentier Jean-Hippolyte Duval est un passionné de Rimbaud et anime l’association sur ces propres deniers.
Les membres des Amis de Rimbaud sont invités à Charleville pour les commémorations qui accompagnent le dixième anniversaire de la mort du poète. Ces commémorations sont coorganisées par l’association et par le Cercle Poétique de Charleville.
Le programme est présenté dans le prospectus ci-dessous.

Jean choisit de réserver pour sa femme et lui au Lion d’Argent. L’inspecteur de police, Bertrand Dupont, qui est le mari de l’amie de sa femme, Edwige, ne descendra qu’à l’Hôtel du Nord. Marguerite est aux anges. Jocelyn et Jean-Richard ont réservé à l’Hôtel du Nord, Jocelyn pour des raisons financières, Pierre-Richard pour ne pas se retrouver avec les meilleurs spécialistes de l’œuvre de Rimbaud comme Philémon de Boidedieu.
Arrivée à Charleville
Nos trois amis voyagent dans trois classes différentes et arrivent à Charleville à 3h27. Il fait un froid mordant en ce samedi de novembre 1901. Les thermomètres affichent -7°C. Edmond Vernel, le président du Cercle Poétique ardennais et Jean-Hippolyte Duval, les accueillent sur le quai. Edmond a mis à disposition ses propres fiacres pour emmener les hôtes de marque qui vont résider au Lion d’Argent, il paye des fiacres aux autres résidents de cet hôtel. L’hôtel du Nord se trouve en face de la gare, de l’autre côté du square où un buste de Rimbaud sera inauguré le lendemain.
Une Saison en Enfer
Ils se rendent au collège du Saint-Sépulcre pour assister à la conférence. Dans le théâtre de l’établissement, des chaises sont installées devant la scène où il y a un pupitre et 5 chaises. Sur la scène, ils aperçoivent Edmond Vernel, Jean-Hippolyte Duval, Philémon de Boidedieu et un couple qu’ils identifient comme Isabelle Berrichon, la sœur d’Arthur Rimbaud, et son mari, Paterne Berrichon.

La salle se remplit et les jeunes du Cercle Poétique de Charleville et le personnel de l’établissement s’activent pour trouver d’autres chaises. Mais la conférence ne commence pas. Le cocher d’Edmond apparaît et glisse un mot à son employeur. Ce dernier prend la parole et annonce que l’attente touche à sa fin et Georges Lyndon va arriver. La gent féminine pousse des petits cris. Le comédien à la mode qui fait fureur à Paris arrive bientôt d’un pas décidé et commence à réciter quelques poèmes du dernier recueil de Rimbaud. Il les scande comme une tragédie classique. Philémon commence ensuite la conférence puis laisse de nouveau la main à Georges Lyndon.
Ce dernier reprend sa lecture. Nos amis voient une main armée sortir du rideau qui sépare les coulisses de la scène. Le pistolet fait feu. Georges Lyndon s’écroule. C’est la panique dans la salle. Le comédien hurle comme un goret. Jean protège sa femme. Jean-Richard tente de s’échapper mais est bloquée par la foule. Jocelyn monte sur scène. La blessure de Lyndon semble sans gravité, il se précipite donc dans les coulisses mais il ne voit personne. Trois jeunes y entrent par l’accès extérieur et prennent Jocelyn pour le tireur. Une fois le malentendu dissipé, Jocelyn retourne sur la scène, il se rend compte que Georges était entre le tireur et les personnes assises sur scène. Chacune des 5 personnes pouvait être la cible du tireur. Bertrand Dupont a pris les choses en main et commence à enquêter. Il suspecte fortement le cocher. Jean Lafont l’interroge et il apprend que Georges Lyndon est arrivé en retard car il a demandé à faire un détour chez une dame, Mme de Rodenstein.
La gendarmerie et les secours arrivent. Georges Lyndon est évacué et les gendarmes commencent à interroger toutes les personnes présentes. Jocelyn est suspecté par le capitaine Belzanne. Mais tout le monde peut regagner son hôtel.
Léon Van Petegem
Jean Laffont rentre au Lion d’Argent avec son épouse. Le réceptionniste le désigne du doigt à un homme portant un costume de belle tenue mais usagé et un chapeau melon. Celui-ci se présente avec un fort accent belge.
« Je suis Léon Van Petegem », commerçant de Namur. Je souhaitais voir M.Duval mais il n’est pas rentré et je dois prendre le train pour rentrer en Belgique. En effet, deux lettres de la main de Rimbaud sont arrivés récemment en ma possession. Je pense que M.Duval serait très intéressé. Je les vends 100 francs chacune. Voudriez-vous les acheter ? »
Jean flaire l’arnaque et malgré l’insistance de son épouse et de M.Van Petegem, il l’envoie balader. Le commerçant belge quitte les lieux, déçu, pour prendre son train.
Le Cave
Au petit déjeuner, un professeur suisse, amateur de Rimbaud, se présente au Président Duval. Il se nomme Siegfried Müller et est très fier de montrer les deux lettres de la main de Rimbaud qu’il a achetées à un commerçant belge. Jean-Hippolyte est très embêté de lui dire que ce sont des faux, certes bien réalisés, mais indubitablement des faux. Le directeur de l’hôtel qui a entendu la conversation prend M.Müller et M.Duval dans son bureau.
Cimetière
Nos amis prennent un fiacre et se rendent au cimetière pour assister à la cérémonie en l’honneur d’Arthur Rimbaud. Il gèle à pierre fendre et quand ils arrivent les portes sont closes. Ils se réfugient dans un bistrot. Ils voient arriver un photographe avec son matériel puis la gendarmerie. Jocelyn essaye de rentrer mais est refoulé par un policier. Il a le temps de voir que la tombe a été dégradée avec un graffiti.
La cérémonie se déroulera avec deux heures de retard et se résumera à un dépôt de gerbe. Jean-Richard suppute aux traces de nettoyage qu’il s’agissait d’une étoile de David. Jocelyn aperçoit un jeune homme en manteau noir élimé qui observe la scène de loin. Il finit par monter sur une tombe et à quitter le cimetière en enjambant le mur du cimetière. En discutant avec le président Duval, ils apprennent que qu’il s’agissait bien d’une étoile de David avec des écritures cabalistiques.
Déjeuner place ducale
Nos amis se rendent Place Ducale et voit Jean-Hippolyte Duval entrer dans une brasserie. Il décide d’y prendre également une table. Mais le Président les invite à rejoindre la tablée. Y sont présents la famille Rimbaud (Isabelle, son mari et sa mère), Edmond et son fils, Philémon, Jean-Hippolyte bien sûr et 2 hommes. Ces derniers se révèlent être M.Delahaye, un critique littéraire parisien, et M.Germain, l’ami le plus proche d’Arthur.
Le repas se déroule avec beaucoup de convivialité. Le Président Duval leur confie que le directeur de l'hôtel a vu M.Müller discuter avec un escroc local très connu appelé Hector Lormeuil. En parlant de lettres de Rimbaud, Duval indique qu’il est allé voir un certain Eckermance qui lui a vendu des vraies lettres de Rimbaud et surtout des poèmes inédits qu’il est en train de faire identifier. Mais cela fait plusieurs semaines qu’il est sans nouvelle, il a profité d’être à Charleville pour se rendre à l’adresse de l’homme à Mézières. Il n’y avait personne et le quartier était peu fréquentable. Il faisait tache et il demande donc à Jean et Jocelyn de bien vouloir s’y rendre pour rencontrer Eckermance.
Malheureusement le sujet de la religion et des croyances d’Arthur Rimbaud vient sur la table. Delahaye qui soutient la thèse de la famille Rimbaud qu’en fait Arthur était un fervent catholique et que ses poèmes sont empreints de mysticisme et Germain qui affirme qu’Arthur ne croyait pas en Dieu et encore moins dans la religion s’envoient des mots doux. Jean, son épouse, Jocelyn et Jean – Richard s’éclipsent.
Inauguration du buste
Alors que Jean Lafont passe par son hôtel pour que Madame se refasse une beauté, le réceptionniste lui demande s’il sait si Paterne Berrichon est passé par là. Il dit qu’un jeune homme de la famille Rimbaud est passé lui remettre un mot. Jean, intrigué, se fait décrire la personne, la description du réceptionniste fait penser au jeune homme aperçu au cimetière mais que le réceptionniste l’ait identifié à un membre de la famille Rimbaud l’interpelle.
A 16h des notables de Charleville, le Maire en tête, et le petit parterre des amateurs du poète se retrouvent au square situé face à la gare de Charleville. Le Maire fait un discours convenu puis c’est au tour de Paterne Berrichon d’évoquer la mémoire de son beau-frère.
Nos amis sont aux aguets et repèrent bientôt le jeune homme vu la veille au cimetière. Son air de famille avec Arthur Rimbaud est en effet frappant. Ce dernier s’éclipse avant la fin de la cérémonie.
Attentat
Jean, Jocelyn et Jean-Richard suivent l’homme en manteau qui a tant un air de famille avec Arthur Rimbaud. Il se dirige vers la voie ferrée puis s’engage pour prendre une passerelle. Jean remarque qu’il est repéré par le jeune homme et le coiffeur décide de retourner au square. Le peintre et le renter décident de poursuivre la filature.
Ils arrivent dans un quartier ouvrier. Le jeune homme se cache derrière un mur à proximité des abattoirs fermés en ce dimanche après-midi. Jean-Richard et Jocelyn se cachent derrière une maison et observent. Au bout de quelques dizaines de minutes d’attente, ils ont la surprise de voir arriver Paterne Berrichon. Dès qu’il arrive, le jeune homme sort de sa cachette, pointe un pistolet sur le beau-frère de Rimbaud et lui tire dessus. Paterne Berrichon s’écroule et le jeune homme s’enfuit en direction de la Meuse. Nos amis se précipitent pour tenter d’aider Paterne. Il est salement blessé et a besoin de soin.

Jocelyn court vers la gare chercher de l’aide. Une ambulance hippotractée parvient sur site au bout d’une longue demi-heure. Paterne est toujours en vie mais elle ne tient qu’à un fil.
Jocelyn passe par la case prison
Les gendarmes arrivent sur leurs chevaux devant les abattoirs, le Capitaine Belzanne à leur tête. Ils commencent à interroger les uns et les autres. L’interrogatoire de Jocelyn Clayrac est rugueux, le Capitaine le suspecte et ses histoires de jeune homme en manteau noir le laissent indifférent. Il finit même par embarquer le peintre. Pierre-Richard est pris dans le lot comme complice et ils sont tous les deux mis en cellule à la gendarmerie.
Jean Laffont qui les attendait devant l’Hôtel du Nord s’impatiente et finit par rentrer à son hôtel. Dans le hall d’entrée du Lion d’Argent, il voit de l’agitation et apprend que Jocelin et Jean-Richard sont détenus. Avec le Président Duval, ils prennent un fiacre dans cette froide nuit carolopolitaine pour la gendarmerie. Ils parviennent à convaincre le Capitaine Belzanne de les libérer arguant qu’ils étaient en compagnie de Paterne Berrichon presque toute la journée, pourquoi lui aurait-il donné rendez-vous aux abattoirs et y rester jusqu’à l’arrivée des gendarmes. Le Capitaine les laisse partir de mauvaise grâce.
